ROBIN Raymond, Louis, Eugène

ROBIN Raymond, Louis, Eugène // Naissance : 13-5-1907 à Saint-Pierre-sur-Dives  (Calvados) ; Domicile : Saint-Lô  Manche () ; Repression : Exécuté le 15-6-1944 à Beaucoudray  (Manche) ; Décédé

Domicilié à Tourlaville, 47 rue Thiers, puis à Saint-Lô, 1 rue du Point du Jour, Raymond Robin est mécanicien-dépanneur aux PTT. Marié avec Louise Fouquet le 3 août 1929 à Fermanville (Manche), il est père de deux garçons : Max et Jean, nés en 1931 et 1934 à Saint-Lô.

Raymond Robin intègre le réseau de résistance Action PTT en 1943. Le 9 mai 1944, au volant d’une camionnette, il participe à l’opération de récupération de trois tonnes d’armes et de munitions parachutées à Sainte-Marie-Outre-l’Eau dans le Calvados pour équiper les FFI de la Manche. Avec le concours de résistants appartenant à l’OCM, Raymond Robin et ses camarades organisent un maquis à Beaucoudray, en bordure du bois de Moyon. Le 6 juin, les maquisards s’installent sous le commandement d’Ernest Pruvost, responsable national d’Action PTT. À l’actif du maquis figurent plusieurs sabotages d’installations téléphoniques isolant la ville chef-lieu de Saint-Lô et la Feldkommandantur de la Manche dans la nuit du 5 au 6 juin.

Alors qu’ils attendent le message pour leur intervention suivante destinée à appuyer les Américains dans leur marche sur Saint-Lô en attaquant les bases arrières allemandes et en sabotant leur matériel, le 14 juin, vers 10 heures, leur maquis est pris d’assaut par un détachement allemand. Raymond Robin est capturé avec neuf autres résistants (Jacques Albertini , Etienne Bobo  René Crouzeau , Auguste Guy , Ernest Hamel , Jean Le Couturier , Auguste Lerable , Francis Martin , Jean Sanson ) et le jeune André Patin  se trouvant sur place. Ils sont interrogés violemment avant d’être enfermés dans l’étable d’une ferme voisine étroitement surveillée. Le lendemain matin, vers 4 heures, Raymond Robin et les autres captifs sont fusillés. Un camion emporte leurs corps à 250 mètres de leur lieu d’exécution où ils sont enterrés à la hâte.

Son nom figure avec ceux de ses camarades sur le monument érigé au lieu-dit L’Oiselière-de-Haut, où ils sont tombés sous les balles allemandes. Il est mentionné à Saint-Lô, sur la plaque commémorative des PTT, rue de Beaucoudray, sur le liste des victimes civiles dans la Bataille de Normandie dans l’église Notre-Dame et sur le monument érigé à l’emplacement de l’ancienne prison pour les victimes manchoises de la répression nazie. Il est par ailleurs inscrit sur le monument aux morts de Tourlaville alors qu’une plaque rappelle son souvenir sur la façade du bureau de poste de Cherbourg, place Carnot.

Sources : SHD-Caen : 21P143754 ; AD50 : 129J27, fonds Marcel Leclerc, exécutions par les Allemands ; ODAC de la Manche : DU n° 109 568 ; EC (Saint-Pierre-sur-Dives) ; Crouzeau J.-P., Une page d’histoire de la Résistance ou l’espoir déçu… ; memorialgenweb.org

Michel Boivin