CROUZEAU René, Louis, Henri

CROUZEAU René, Louis, Henri // Naissance : 27-10-1902 à Carpentras (Vaucluse) ; Domicile : Saint-Lô Manche () ; Repression : Exécuté le 15-6-1944 à Beaucoudray (Manche) ; Décédé

Inspecteur principal du Service Technique des PTT à Saint-Lô, où il est domicilié 13 place de Strasbourg avec sa femme Maria et ses deux enfants, René Crouzeau intègre le réseau Action PTT en février 1943. Le 13 février 1944, il est arrêté une première fois par la Gestapo en raison de la lenteur avec laquelle il procède à la réfection de lignes téléphoniques endommagées par les bombardements. Il est libéré au bout de deux jours de détention.

Fort d’une vingtaine de membres en février 1944, le réseau Action PTT recueille des renseignements sur les troupes ennemies en déchiffrant les télégrammes et en subtilisant des lettres qui leur sont destinées. Avec le concours de résistants appartenant à l’OCM, René Crouzeau organise un maquis à Beaucoudray, en bordure du bois de Moyon. À son actif figurent plusieurs sabotages d’installations téléphoniques isolant la ville chef-lieu de Saint-Lô et la Feldkommandantur de la Manche dans la nuit du 5 au 6 juin. Le 6 juin, René Crouzeau et ses camarades s’installent à Beaucoudray sous le commandement d’Ernest Pruvost, responsable national d’Action PTT, très recherché et caché tout près.

Alors qu’ils attendent le message pour leur intervention suivante destinée à appuyer les Américains dans leur marche sur Saint-Lô, le 14 juin, vers 10 heures, leur maquis est pris d’assaut par un détachement allemand. René Crouzeau, qui se trouve à une centaine de mètres de la maison du maquis, abat un Allemand lui intimant l’ordre de se rendre, puis tente de pénétrer dans la maison où se trouvent des PM. Il abat un second Allemand lui barrant l’entrée avant de devoir lever les bras. Il est capturé avec neuf autres maquisards (Jacques Albertini , Etienne Bobo , Auguste Guy , Ernest Hamel , Jean Lecouturier , Auguste Lerable , Francis Martin , Raymond Robin  et Jean Sanson ) et le jeune André Patin  se trouvant sur place. Ils sont interrogés violemment avant d’être enfermés dans une étable très surveillée. Le lendemain, vers 4 heures du matin, René Crouzeau et les autres captifs sont fusillés. Un camion emporte leurs corps à 250 mètres de leur lieu d’exécution où ils sont enterrés à la hâte.

Un monument érigé sur le lieu de l’exécution rappelle leur mémoire. Le nom de René Crouzeau figure aussi sur le monument Maurice Marland  à Granville, sur celui de l’ancienne prison et la plaque des PTT à Saint-Lô, et sur le monument aux morts de Longueville (Manche) où il a été inhumé. Il figure enfin sur le mur du Grand Orient de France à Paris (9e).

Sources : SHD-Caen : 21P110718, 21P627071, 27P249 ; AD50 : 129J27 (fonds Marcel Leclerc, exécutions par les Allemands) ; ODAC50 : DU n° 94 620 ; Crouzeau J.-P., Une page d’histoire de la Résistance ou l’espoir déçu… ; fusilles-40-44.maitron.fr ; memorialgenweb.org

Michel Boivin