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SABLÉ Robert, Jean, Roland,

Photo : SHD-Caen

SABLÉ Robert, Jean, Roland,

Né le 28 mars 1922 à Sainte-Foy-Tarentaise (Savoie) ; domicilié à Paris (Seine) ; arrêté le 8 juin 1944 à Saint-Georges-du-Vièvre (Eure) ; déporté le 17 août 1944 à Buchenwald ; rescapé.

SABLÉ Robert, Jean, Roland, // Naissance : 28-3-1922 à Sainte-Foy-Tarentaise (Savoie) ; Domicile : Paris Eure () ; Repression : Déporté le 17-8-1944 à  ;  ; Rescapé NA NA

Domicilié 77, faubourg Saint-Martin à Paris où ses parents tiennent un restaurant, Robert Sablé est un jeune homme brillant puisque, bachelier, il a entamé des études de médecine. Pour une raison inconnue, il part travailler en Allemagne en mars 1941. Mais son séjour à la Leuna-Werk un vaste complexe chimique de l’IG-Farben dans lequel il est employé à la fabrication d’ammoniaque à Merseburg, s’avère sans doute peu satisfaisant : il quitte son poste deux mois plus tard.

De retour en France, il semble que, dès le mois de décembre 1942, il se soit engagé dans la Résistance au sein du réseau Évasion et Shelburn et il opère dans la région de Nogent-sur-Marne et à Paris. Sans doute menacé par le Service du travail obligatoire, il trouve refuge en Normandie, au sein du maquis Surcouf, au début de l’année 1944 sous le nom de « Ratmuncho ». Puce, la secrétaire du maquis, seule femme à partager la vie des maquisards se souvient de ce jeune homme : « Allure de docteur. L’an dernier terminait son agrégation es-sciences ». Elle raconte notamment une scène où Robert Sablé s’emporte imprudemment devant un Normand du coin qui travaille pour se faire de l’argent car les Allemands paient bien. Il devient rapidement l’adjoint d’Henri Vaguet Lien interne de la section 3 du maquis.

Le 8 juin 1944, des maquisards de son groupe rendent visite à Albert Rouland, propriétaire d’une scierie, pour emprunter des passe-partout, de grosses scies utilisées pour l’abattage des arbres destinés à faire barrage aux troupes allemandes qui se dirigent vers les plages du Débarquement. Mais une patrouille allemande les surprend. Albert Rouland et son neveu Marcel Delavoyes Lien interne sortent pour éviter la fouille de la scierie. Robert Sablé ouvre le feu et lance une grenade. Au cours des échanges, trois Allemands tombent mortellement blessés ainsi qu’un jeune réfractaire, Charles Leroy Lien interne, tué pendant que les francs-tireurs se replient.

Henri Vaguet et son adjoint, Robert Sablé, sont arrêtés peu de temps après lors d’une opération de représailles à Saint-Georges-du-Vièvre au cours d’une opération de police. Si le médecin, le maire et quelques habitants sont rapidement relâchés, quatre gendarmes : Maurice Bédart Lien interne, Jean Darrieutort Lien interne, Jean Demaison Lien interne et Charles Grivilers  Lien interne et Robert Sablé sont arrêtés à Saint-Georges-du-Vièvre. Henri Vaguet est, quant à lui, interpellé à Saint-Martin-Saint-Firmin. D’autres rafles ont lieu à la fromagerie de Saint-Christophe-de-Condé, non loin de là.

Le jeune résistant est transféré dès le lendemain à la prison de Fresnes, il est incarcéré jusqu’au 24 juillet dans cellule 491 de la division 1, avant d’être convoyé au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu. Comme la plupart des arrêtés du 8 juin, il part le 17 août 1944 dans un convoi qui le mène au KL Buchenwald. Dans des conditions épouvantables, le convoi étant sans cesse bombardé, les détenus arrivent quatre jours plus tard. Robert Sablé n’est désormais plus que le numéro 81 421. Dans son journal, Puce rapporte que le jeune résistant a pu écrire de Buchenwald un poème : « Les absents sont des morts qui n’auront pas de roses. Pour eux tout est fini, la porte reste close… Les absents sont des morts bien vite oubliés. N’ayant droit au cercueil ni aux bouquets liés ».

Son parcours concentrationnaire reste incertain, il aurait été, selon lui, transféré à Flossenbürg le 6 février 1945. Il est libéré par les soldats soviétiques de l’Armée rouge le 9 mai 1945.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P625685 ; SHD-Vincennes : 16P529114 ; AD27 : 88W52; Au Cœur du Vièvre avec le maquis Surcouf, Journal de Puce, p. 39, 63, 328.

Françoise Passera

Mots-clés :

Déporté
  • 28-3-1922
  • Sainte-Foy-Tarentaise, Savoie
  • Paris, Eure
  • Saint-Martin-Saint-Firmin, Eure
  • NA-6-1944
  • Saint-Georges-du-Vièvre, Eure
  1. Evreux, Eure
  2. Fresnes, Seine
  3. Compiègne, Oise
17-8-1944, I.265
  1. Buchenwald (81421)
  2. Flossenbürg
Rescapé
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