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Comment a-t-on procédé ?

Une plongée dans la collection du Journal d’agriculture pratique, disponible au centre de documentation de la Maison de la recherche en sciences humaines de Caen, m’a permis de prendre connaissance des principaux articles parus en France sur la question2. L’intérêt porté à cette machine dans la métropole est assez mince, cela peut se comprendre étant donné qu’elle ne peut être utilisée de ce côté-ci de la Méditerranée, comme on va le voir, car elle ne fonctionne bien qu’avec des céréales à faible rendement et à paille courte. Il faut ajouter que, d’une manière générale, d’après la base de données établie par Lénaïc Mabire à partir du Bulletin des séances de l’Académie d’agriculture et du Journal d’agriculture pratique, très peu d’articles sont consacrés à la culture des céréales dans le Maghreb3. Au XIXe siècle, pour éviter de concurrencer les céréaliers métropolitains, on s’est opposé en France au développement des céréales en Algérie ; l’on souhaitait y faire pousser plutôt des plantes tropicales d’exportation (canne à sucre, coton, café, cacao, indigo, etc.). Longtemps, les agronomes coloniaux ont surtout été préoccupés par d’autres productions que les grains : vigne, olivier, agrumes, tabac, cultures maraîchères, légumes secs, etc., ainsi que par la forêt et l’élevage 4. Il n’était pas facile de développer la culture des céréales en Algérie avant l’arrivée de l’espigadora. Les agronomes ayant peu à dire sur cette machine, le témoignage des praticiens est essentiel.


2. Je dois remercier ici également Céline Chuiton et Josiane Bougrat, documentalistes de ce centre, qui m’ont signalé plusieurs ouvrages du fonds ancien du ministère de l’Agriculture, dont on trouvera les références dans la bibliographie.

3. « L’agriculture coloniale dans le fonds du ministère de l’Agriculture (1840-1945) », http://www.unicaen.fr/mrsh/bibagri/agriColonies.

4. MOLLARD, 1950, p. 41-44.

lien: 
oui
titre de l'exposition: 
machinisme colonial