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Une « poche » qui ne passe pas inaperçue : la « sache »

La marche de l’espigadora dépend du nombre de charretons qui peuvent recueillir la moisson et de la distance qu’ils ont à parcourir pour déposer leur chargement. Pour supprimer cette dépendance et laisser la moissonneuse poursuivre sa tâche, on peut différer le transport. Pour cela, on adapte à la sortie de l’élévateur une grande poche en toile, appelée « sache », dont la partie inférieure est fermée par une corde que le conducteur de la machine tire pour l’ouvrir lorsqu’elle est pleine. La récolte, se retrouvant en tas de place en place, est transportée à l’aire de battage pendant, mais aussi après la moisson. De ce fait, chez Robert Hugonnot, la machine, qui dépose des tas de vrac et bien alignés, n’occupe que 2 personnes. Pour charger ces tas, on utilise des fourches spéciales à 3 doigts en micocoulier. Plus larges que celles en métal, elles prennent un volume plus important qui ne glisse pas pendant la manipulation. Chez Serge Rodriguez, lorsque l’orge est trop courte, on enlève la sache pour recueillir les épis directement dans le charreton, car, estime-t-il, l’orge est difficile à ramasser en tas dans le champ.

La question du lieur

On a vu que l’espigadora, dont a parlé Milhaud plus haut, pouvait aussi être munie d’un appareil lieur. Ce fut le cas chez le père de Norbert Richet. Bastet le note en 1930 :

« Normalement, l’espicadora coupe les pailles à quelques centimètres au dessous des épis et c’est ce qui fait sa commodité pour la moisson des récoltes basses, mais il faut noter qu’il est possible, dans les récoltes hautes, de couper une longueur de paille suffisante pour permettre le liage en gerbes, la hauteur de la barre de coupe étant réglable. Dans ce cas l’élévateur au lieu de se terminer par une poche amène la moisson sur une table de liage27. »

Pourtant, cette adjonction d’un lieur ne semble pas s’être généralisée.


27. BASTET, 1930, p. 4.

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oui
titre de l'exposition: 
machinisme colonial