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FORCINAL Albert, Louis, Émile, Edmond
Né le 11 mai 1887 à Gisors (Eure) ; domicilié à Gisors ; déporté le 22 janvier 1944 à Buchenwald ; rescapé.
FORCINAL Albert, Louis, Émile, Edmond // Naissance : 11-5-1887 à Gisors (Eure) ; Domicile : Gisors Eure () ; Repression : Déporté le 22-1-1944 à ; ; Rescapé Buchenwald Allemagne
Fils et petit-fils d’une modeste famille de vanniers, Albert Forcinal né rue du Bourg
à Gisors. Il s’élève socialement puisque, à la veille de la guerre, il est négociant
dans la céramique. Mobilisé durant la Grande Guerre comme élève officier au 39e régiment d’infanterie, ses valeureux combats lui valent la promotion de capitaine
de réserve en 1917, puis au sortir de la guerre d’être décoré de la Légion d’honneur.
Blessé de guerre, Albert Forcinal se lance en politique dans les années 1920 dans
le groupe des Républicains socialistes. Député de l’Eure de la circonscription des
Andelys en 1928, il est réélu en 1932 et 1936. Marié à Jeanne Vatté
, le couple est domicilié au 30 faubourg de Cappeville avec leurs trois enfants, âgés
de 18, 15 et 10 ans.
Lors de la réunion des assemblées nationales à Vichy, le 10 juillet 1940, Albert Forcinal
n’est pas présent mais le franc-maçon de la loge de Rouen, « la persévérance couronnée »,
se montre rapidement hostile au gouvernement de Vichy et à la Collaboration. Dès 1941,
il s’engage dans la résistance et fédère autour de lui un groupe de résistants qui
se charge de la distribution du journal de Libé-Nord dans la région des Andelys. Il
se lit par ailleurs à Cohors-Asturie dont il est l’un des animateurs dans l’Eure et
à Brutus, avec Georges Darling
. Au fil du temps, comme la plupart des chefs de réseaux, Albert Forcinal étend son
action, passant de la diffusion de la presse, au renseignement avant de se préparer
à la lutte armée. Ses actions couvrent ainsi le renseignement, l’organisation de parachutages,
de sabotages, de caches d’arme mais aussi l’aide aux passages clandestins de frontière
et le sauvetage d’aviateurs parachutés.
« Chaudon » dans la résistance est arrêté à Paris le 13 mai 1943 vers 19h à Paris
près de la gare Saint-Lazare, à la brasserie Fox Bar située 25 rue Amsterdam. Il a
été pris dans une rafle de la Gestapo. S’ensuit une série d’arrestations dans l’Eure et la Seine-Maritime qui décime les
réseaux Cohors et Brutus : Léon Corroy
et Joseph Levillain
sont fusillés à Rouen, l’épouse du député est arrêtée le lendemain, mais en juin
André Delfosse
, les frères Perret, Lucien
et Marcel
…
Il est incarcéré à la prison de Fresnes où, durant huit mois, il subit des interrogatoires rue des Saussaies, au siège de la Gestapo : « j’ai été giflé, frappé à coup de battoir, envoyer rebondir sur les murs […] étant nu, rossé à coups de nerfs de bœuf. Seaux d’eau glacée… coups de poing et ça recommence » explique-t-il aux journalistes de L’Impartial à son retour de déportation.Il rejoint le camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu, le 17 janvier 1944 où le matricule 24 071 lui est attribué. Le 22 janvier, il monte dans un des wagons du convoi de déportation qui l’emporte, avec quelque 600 détenus vers le KL de Buchenwald. Arrivé le 24 janvier, il est désormais le numéro 43 084, déporté du Block 56. Affecté d’abord à des travaux de terrassement puis au Kommando des tailleurs, à des tâches moins dures au regard de son état physique. Il figure avec Marcel Paul et Frédéric Henri Manhès, parmi les membres actifs du groupe des Français de Buchenwald.
Une semaine après la libération du camp, il est rapatrié par avion et arrive au Bourget le 18 avril 1945. Il rentre en France dans un état de grande faiblesse, « le visage oh combien émacié, creusé, ravagé et méconnaissable de l’héroïque résistant ».
Il jouera un rôle prépondérant au sein de l’association de déportés de Buchenwald le CIF puis la FNDIRP.
Il est décédé le 1er novembre 1976 dans la ville dont il a été maire de 1945 à 1953, Gisors. La municipalité a donné son nom à une rue de la ville.
Sources : SHD-Caen : 21P607315 ; AD27 : 88W13; 2111W36; J.-P. Chaline, Dictionnaire des parlementaires de Haute-Normandie, p. 137-138 ; L’Impartial, 28 avril 1945 ; maitron.org.
Françoise Passera
Mots-clés :
- 11-5-1887
- Gisors, Eure
- Gisors, Eure
- 13-5-1943
- Paris, Seine
- Fresnes, Prison centrale de Fresnes, Seine
- Compiègne, Royallieu, Oise
- Buchenwald (43084)
- 11-4-1945
- Buchenwald, Allemagne




