MORGAND Pierre, François, Auguste

MORGAND Pierre, François, Auguste // Naissance : 10-7-1921 à Le Havre (Seine-Inférieure) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 23-1-1943 à  ;  ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagne

Orphelin de mère, Pierre Morgand vit au domicile paternel, 26 place de l’Hôtel-de-Ville au Havre. Il est employé à la mairie. Dès 1940, il prend la tête d’un groupe de jeunes résistants. Son activité consiste à récupérer des explosifs, des armes et à former à leur maniement. Il est en contact avec André Augeray , ainsi que le groupe fondé par le professeur d’histoire Jean Morpain . Après l’exécution de ce dernier au Mont-Valérien en 1942, le groupe devient le réseau L’heure H.

Le 17 novembre 1942, Pierre Morgand est arrêté par les autorités allemandes sur son lieu de travail. De jeunes Havrais, tels Jean Langlois , Joseph Drillet , René Gandon , Yves Tanguy  et Henri Morvan , sont arrêtés par la suite. Incarcéré à Rouen dans les geôles allemandes du palais de justice, Pierre Morgand est transféré le 19 janvier 1943 au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu (mle 3 006). Dès le 23 janvier, il est déporté vers le KL Sachsenhausen au sein du premier convoi de l’opération Meerschaum qui comprend près de 1 550 hommes. Le jeune résistant est immatriculé 58 740 le 25 janvier et affecté à Heinkel, principal Kommando du camp. Il travaille dans cette usine d’aviation probablement jusqu’au bombardement allié d’avril 1944. Le 7 juin, il est transféré au camp-mouroir de Bergen-Belsen (mle 2 027). Le 29 juillet, il arrive au KL Buchenwald (mle 67 451), puis le 4 septembre à Dora. Il est logé au Block 12 et affecté au Kommando Firnrohr. Pierre Morgand est admis au Revier du 3 janvier au 1er février 1945, suite à une infection de la cheville. Évacué par les nazis le 4 avril 1945 devant l’avancée de l’Armée rouge, il arrive au « camp des casernes » de Bergen-Belsen libéré par les Britanniques le 15 avril.

Pierre Morgand est rapatrié en France via le centre d’accueil de Lille aux alentours du 26 avril. Dans un état d’extrême faiblesse et portant les traces des maltraitances subies, il meurt le 6 mai 1945 à l’hôpital de la Salpêtrière à Paris. Il était âgé de 23 ans. Une rue du quartier de la Mare rouge au Havre est baptisée de son nom.

Sources : Arolsen, SHD-Caen : 21P601232, 21P482837, Liste Do ; Thiery L. (dir.), Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1649 ; maitron.fr

Émilie Rimbot