DRIEU René, André

DRIEU René, André // Naissance : 5-5-1892 à Elbeuf (Seine-Inférieure) ; Domicile : Caudebec-lès-Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 20-4-1943 à  ; 10-12-1943 à Mauthausen (Autriche) ; Décédé

René Drieu se marie en 1920 avec Louise Legrand. Il est droguiste à Caudebec-lès-Elbeuf. Les époux Drieu donnent naissance en 1927 à un fils, Roger, qui adressera une demande de titre pour son père après la guerre. Les déclarations d’un voisin, Maurice Auzoux, confirment que René Drieu a été arrêté à son domicile, le 3 mars 1943, vers 10 h 30 par plusieurs agents de la Feldgendarmerie et de la Gestapo. Il est accusé d’avoir écouté la radio gaulliste, de distribution de tracts, et de propagande pro-française ; son poste de TSF est saisi.

De nombreux attentats commis fin 1942 et début 1943 à Rouen et à Elbeuf déclenchent l’organisation de représailles par les Nazis. Les personnes interpellées sont désignées anonymement par des Français, le plus souvent pour un délit mineur, tel que la détention d’un poste de radio. Selon des témoins, il y aurait eu une trentaine d’arrestations à Elbeuf lors de la rafle du 3 mars 1943, dont Louis Bourdet , Daniel Campion , Albert Côté , Lucien Farcy , Jean Gorin , René Lecène , Robert Lefieux , Pierre Ozeré , Robert Rave , Émile Schoengrun , Roland Vaguet  et André Vard .

Le nom de René Drieu est cité par René Brunet, chef de la résistance à Elbeuf, dans un rapport rédigé après la guerre. René Drieu fait partie en 1943 d’un groupe autonome de résistants organisés autour de Jean Gorin pour collecter des renseignements. La dénonciation anonyme pour détention de poste de radio conduit à une arrestation au titre de prises d’otages, mais aussi au démantèlement d’un réseau de renseignements au service des Alliés.

René Drieu est d’abord incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle de Rouen jusqu’au 10 mars. Il est ensuite transféré à Compiègne-Royallieu (mle 11 885), puis déporté le 20 avril à Mauthausen où il arrive le 22 (mle 27 988), dans un convoi dont près de la moitié des 997 hommes ne rentreront pas de déportation. Il décède dans ce camp de concentration le 10 décembre 1943.

Son nom figure sur le monument aux morts de Caudebec-lès-Elbeuf.

Sources : SDH-Caen : 21P445049 ; « Mémoires de René Brunet » in Bulletin de la Société de l’Histoire d’Elbeuf, n° 43-44.

Hervé Arson