
BOURDET Louis, Lucien
Né le 30 juillet 1892 à Elbeuf (Seine-Inférieure) ; domicilié à Elbeuf ; déporté le 22 mars 1944 à Mauthausen ; décédé le 6 octobre 1944 à Hartheim.
BOURDET Louis, Lucien // Naissance : 30-7-1892 à Elbeuf (Seine-Inférieure) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-3-1944 à ; 6-10-1944 à Hartheim (Autriche) ; Décédé
Marié à Marthe Quatremare, confectionneuse, Louis Bourdet est père de quatre enfants : Louise née en 1913, Georges né en 1915, Roger né en 1918 et enfin, Jacqueline né en 1927. Il exerce la profession d’ouvrier à l’usine de piles Hydra à Elbeuf.
Depuis la signature du Pacte germano-soviétique en août 1939 et la déclaration de guerre en Allemagne, le Parti communiste et tous les organes qui lui sont affiliés ont été interdits. Aussi gendarmes et policiers surveillent étroitement les agissements des anciens militants. Louis Bourdet n’a pas renoncé à ses opinions politiques… Et cela lui vaut un internement administratif, au camp de Vôves (Eure-et-Loir) du 24 septembre au 6 novembre 1942 en exécution des instructions du ministre de l’Intérieur prescrivant « l’internement administratif de tous les éléments communistes ou suspects qui, en raison de leur passé de militants communistes, doivent être considérés comme susceptibles de participer à des menées antinationales ».
Six mois plus tard, le 23 janvier 1943, des coups de feu ont été tirés sur un interprète
de la Kommandantur à Elbeuf… Qui conduisent à des représailles massives de l’Occupant. De nombreux habitants
de la ville sont interpellés : André Beaucousin
, Daniel Campion
, Cosset, Albert Côté
, René Drieu
, Lucien Farcy
, Jean Gorin
, René Lecène
, Robert Lefieux
, Pierre Ozeré
, Robert Rave
, Émile Schoengrun
, Roland Vaguet
et André Vard
…. Et Louis Bourdet, dénoncé pour avoir écouté la radio anglaise, est à nouveau arrêté
le 3 mars 1943 par la Gestapo,
Le militant communiste est incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle de Rouen du 3 au 10 mars, puis les autorités allemandes le transfèrent au camp de transit de Compiègne (mle 11 874). Aux dires de son épouse, il aurait eu une intervention chirurgicale à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris en octobre 1943.
Il est déporté le 22 mars 1944 au KL Mauthausen (mle 59 632) où il arrive trois jours plus tard. Affecté le 17 avril à la construction du tunnel de Loibl Pass entre l’Autriche et la Slovénie (même mle), il loge dans un petit camp où ont été envoyés environ 1 200 civils raflés pour délits politiques ou relevant du droit commun. Le chantier porte le triste surnom de « tunnel de la mort », tant les conditions de travail y sont effroyables. Louis Bourdet, sans doute affaibli et malade, est renvoyé au camp central de Mauthausen le 4 juin puis transféré à Hartheim, près de Linz, en Autriche. Connu pour avoir été le centre de mise à mort des handicapés mentaux allemands, dans le cadre de l’Aktion T4, jusqu’en août 1941, le centre accueille désormais, sous couvert de « congé sanitaire », les prisonniers des camps de concentration de Dachau et de Mauthausen inaptes au travail qui sont ensuite éliminés dans le cadre de l’Aktion 14f13. Louis Bourdet est assassiné par gazage dans ce centre de mise à mort le 6 octobre 1944.
Sources : SHD-Caen : 21 P 429290 ; bddm.org ; aeri-resistance.com
Hervé Arson
Mots-clés :
- 30-7-1892
- Elbeuf, Seine-Inférieure
- Elbeuf, Seine-Inférieure
- 3-3-1943
- Elbeuf, Seine-Inférieure
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
- Compiègne, Oise (11874)
- Mauthausen (59632)
- Loibl Pass (59632)
- Mauthausen (59632)
- Hartheim
- 6-10-1944
- Hartheim, Autriche




