Ce pasteur, né à Loudun en 1655, est admis au ministère par le synode de la Saintonge, à Marennes le 9 octobre 1674. En 1683, il remplissait les fonctions pastorales à Beaumont. Les jurats de Bordeaux le firent arrêter, à la révocation de l’édit de Nantes, sous le prétexte qu’il tenait des assemblées illicites. Il obtient la permission de quitter le royaume après trois jours passés en prison et il se réfugie aux Pays-Bas (précisément en Hollande, qui n’était alors qu’une province), qui accueillait à cette époque de nombreux exilés pour des questions religieuses. La nécessité de trouver un moyen de subsistance lui fait se tourner vers une carrière littéraire. Il publie en 1693, à Amsterdam un ouvrage intitulé Histoire des diables de Loudun ou de la possession des religieuses Ursulines et de la condamnation et du supplice d’Urbain Grandier, curé de la même ville. Il entreprend ensuite la traduction en français de la Vie de Michel de Ruyter, amiral-général de Hollande…, de Brandt Geeraert, qui sera publiée en 1698. Puis, il s’attèle à la rédaction d’un dictionnaire de marine, qu’il publie en 1702, à Amsterdam, sous le titre : Dictionnaire de marine contenant tous les termes de la navigation et de l’architecture navale. Peu après la publication de cet ouvrage, Nicolas Aubin part pour Londres où il réside jusqu’à sa mort.
Aubin explique, dans sa préface, les raisons qui l’ont incité à rédiger son dictionnaire. Il semble que son travail de traduction de la vie de Ruyter l’ait obligé à chercher des dictionnaires expliquant les termes de marine auxquels il était confronté. Ceux qu’il a pu consulter comportaient des erreurs, donnant des définitions peu claires ou trop abrégées. D’autre part, il s’est trouvé fort embarrassé pour traduire certains termes de marine hollandais en français, car les ouvrages consultés ne lui fournissaient pas soit les explications, soit les traductions qu’il souhaitait. Aussi, il décide de rédiger un dictionnaire qui comblerait ces lacunes. Nicolas Aubin présente pour chaque terme plusieurs traductions hollandaises, puis, sa définition, souvent très complète, accompagnée d’exemples précis et parfois illustrée par une planche. L’univers technique maritime est au cœur de cet ouvrage. Les termes de construction navale sont très nombreux et très bien décrits. Il donne même pour chaque pièce de charpente les proportions à respecter ainsi que les techniques de charpentage. De même, Aubin donne pour différents types de navires une définition très complète accompagnée de devis de construction souvent très détaillés.
Si les termes relatifs à la construction navale constituent le corps du dictionnaire, Aubin n’en oublie pas pour autant l’administration de la marine et le commerce maritime. Il nous présente ainsi l’organisation des cinq collèges de l’amirauté des Pays-Bas ou encore celle de la Compagnie des Indes orientales. Toutefois, l’univers maritime décrit par Aubin est essentiellement celui de la Hollande, ce qui n’est guère étonnant, car il s’est largement documenté à partir de l’ouvrage de Nicolaes Witsen, Aeloude en hedendaegse scheeps-bouw en bestier… [Construction navale et navigation ancienne et moderne…], publié pour la première fois en 1671 à Amsterdam. De nombreuses planches illustrant le dictionnaire d’Aubin proviennent d’ailleurs de cet ouvrage. De par la richesse de ses définitions et les informations fournies par les nombreux devis de construction publiés dans cet ouvrage, Le Dictionnaire de marine d’Aubin est une source majeure pour l’étude et la compréhension des marines européennes de la fin du XVIIe siècle.
Aubin explique, dans sa préface, les raisons qui l’ont incité à rédiger son dictionnaire. Il semble que son travail de traduction de la vie de Ruyter l’ait obligé à chercher des dictionnaires expliquant les termes de marine auxquels il était confronté. Ceux qu’il a pu consulter comportaient des erreurs, donnant des définitions peu claires ou trop abrégées. D’autre part, il s’est trouvé fort embarrassé pour traduire certains termes de marine hollandais en français, car les ouvrages consultés ne lui fournissaient pas soit les explications, soit les traductions qu’il souhaitait. Aussi, il décide de rédiger un dictionnaire qui comblerait ces lacunes. Nicolas Aubin présente pour chaque terme plusieurs traductions hollandaises, puis, sa définition, souvent très complète, accompagnée d’exemples précis et parfois illustrée par une planche. L’univers technique maritime est au cœur de cet ouvrage. Les termes de construction navale sont très nombreux et très bien décrits. Il donne même pour chaque pièce de charpente les proportions à respecter ainsi que les techniques de charpentage. De même, Aubin donne pour différents types de navires une définition très complète accompagnée de devis de construction souvent très détaillés.
Michel Daeffler
Orientation bibliographique : M. M. EUG et E. M. HAAG, La France protestante ou vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l’histoire, Paris, Cherbuliez, 1846 ; É. RIETH, « Quelques remarques à propos du Dictionnaire de Marine (1702) de Nicolas Aubin », Neptunia, n° 190, 1993, p. 28-31.