Analyse d’un exemplaire annoté au xviiie siècle et conservé aux Archives départementales du Calvados
Élisabeth Ridel-Granger et Michel Daeffler
CNRS – MRSH de Caen (Pôle Espaces maritimes)
Le Dictionnaire des termes propres de marine de Nicolas Desroches, publié en 1687, est le pionnier d’un genre qui va se développer tout au long du xviiie siècle pour aboutir à de véritables encyclopédies. Auparavant, les vocabulaires techniques de la construction navale et de la navigation étaient incorporés dans les tout premiers dictionnaires de langue française qui apparaissent aux xvie et xviie siècles. Si des glossaires de termes maritimes voient le jour au début du xviie siècle, ils ne constituent pas un genre autonome et forment des recueils lexicaux associés à des ouvrages consacrés à la mer. Ainsi, le dictionnaire de marine ne naît véritablement qu’avec la parution du Dictionnaire de Desroches qui, par l’importance de sa nomenclature, son classement alphabétique et ses procédés définitionnels, inaugure un nouveau genre lexicographique. Le succès de cet ouvrage est tel que ses définitions seront souvent recopiées dans les dictionnaires suivants. Nous nous intéresserons en particulier à un exemplaire remarquable conservé aux Archives départementales du Calvados, qui comporte des annotations manuscrites originales (fig. 1). Elles sont l’œuvre d’un élève officier de la Marine qui, vers 1757, entreprit de compléter certaines définitions, d’en ajouter de nouvelles et de dessiner divers croquis explicatifs.
Qui était Nicolas Desroches ? Malheureusement, nous savons très peu de choses de sa vie si ce n’est qu’il était « Officier des Vaisseaux du Roy », donc un marin d’État. Nommé lieutenant de vaisseau en 1671, il fut capitaine en 1693. Avant de se lancer dans l’écriture de son volumineux dictionnaire, Nicolas Desroches semble être passé par des phases préparatoires. Il est probablement l’auteur d’un Traité sur la Marine, écrit entre 1657 et 1661. Le manuscrit, conservé à la Bibliothèque nationale de France n’a jamais été publié1. À la fin de cet ouvrage, qui était sans doute destinée à être imprimé, Desroches a rédigé un petit glossaire des termes de marine qui occupe 95 pages sur les 466 que compte le manuscrit. Ce sont là, sans doute, les prémices de son Dictionnaire des termes propres de marine.
Le fait que Nicolas Desroches serve la Marine royale donne une coloration particulière au choix de la nomenclature de son propre dictionnaire. Son objectif éditorial est également influencé par sa position socio-professionnelle. Desroches ne s’adresse pas forcément au grand public, même s’il reconnaît que son ouvrage peut être « tres - nécessaire à ceux qui veulent apprendre le mêtier de la Mer ». Il souhaite offrir au jeune comte de Toulouse, amiral de France, auquel il dédicace son ouvrage, les « principes de ce qu’un homme de mer est indispensablement obligé de savoir », car il entend travailler « à l’instruction d’un jeune Prince, qui doit faire un jour l’ornement, & la gloire de la Marine ». Pour ce faire, Desroches n’a pas cherché à recueillir les mots en usage dans les différents ports et régions de France « dans le commun des matelots », comme il l’indique au lecteur, mais à rassembler les termes « dont on se sert dans les armées & sur les vaisseaux du Roy ». Son dictionnaire est clairement pédagogique, destiné à participer à la formation des officiers de la Marine royale. La nomenclature utilisée reflète bien le caractère professionnel de cette entreprise lexicographique. Examinons quelques entrées lexicales.
Le Dictionnaire de Desroches se caractérise surtout par l’emploi d’un grand nombre de termes techniques relatifs au navire et à ses pièces constitutives, à son gréement (bouline, écoute, et leur nombreux emploi dans diverses locutions) et à son armement (batterie, canon, etc.), ainsi que par des locutions particulières pour décrire les manœuvres à bord et les techniques de navigation. En fait, le navire et la navigation sont au cœur du projet lexicographique de Desroches, qui entend bien s’adresser à des officiers. On trouvera peu de termes relatifs à la pêche, si ce n’est quelques allusions à des pêches importantes : la grande pêche à Terre-Neuve (le grand banc) ou celle du thon (madrague). Le dictionnaire de Desroches est un ouvrage extrêmement complet pour qui veut connaître l’architecture complexe d’un navire, toutes les pièces qui entrent dans la composition du gréement dormant (les différents types de mâts) et du grément courant (voiles, poulies, cordages divers). Il s’agit donc de l’œuvre d’un « homme de métier », fondé sur sa propre expérience de marin. Nicolas Desroches signe là un livre personnel, qui ne doit rien à ses prédécesseurs. Les définitions qu’il rédige sont de son cru et n’ont pas été inspirées des glossaires de Cleirac ou du père Fournier. Si l’on considère la définition du terme carlingue, il est aisé de remarquer que celle fournie par Desroches est la plus technique, bien que celle du père Fournier soit précise, tandis que Cleirac cumule en une seule et courte définition les mots quille et carlingue (tableau 1).
Cleirac 1636 | Fournier 1643 | Desroches 1687 |
La Quille & la Carlingue, sont deux grandes & les plus basses pieces du Navire : c’est le fondement de tout le bastiment, & ce que le dos est aux animaux […]. | Calingue ou Carlingue, est une piece de bois qui regne tout le long du vaisseau sur les varengues posée à la Quille, sur laquelle elle est clampée, plusieurs l’appellent Contrequille : le pied du Mast s’enchasse dans un trou quarré de la calingue, qui luy sert comme base. | CARLINGUE ou ESCARLINGUE. C’est la plus grosse, & la plus longue piéce de bois qui soit employé dans le fond de cale d’un Vaisseau, on la pose sur toutes les Varangues pour les lier sur la quille. C’est sur elle aussi que l’on pose le pied du grand Mast. L’on met encore au pied de chaque mast une piéce de bois qui porte le nom de Carlingue. |
En écho à la formation des officiers de la Marine royale, Nicolas Desroches propose aussi un certain nombre de termes relatifs aux commandements à la mer, qui sont indispensables pour la manœuvre d’un vaisseau. À la lettre A, par exemple, les entrées et sous-entrées des verbes accorder, accoster, affaler, amarrer, amener, amurer, appeler, apiquer, arraper apparaissent à l’impératif (accorde, accoste, affale, amarre, amène, appelle, apique, arrape), pour bien indiquer qu’il s’agit d’ordres donnés à bord. Il était en effet important pour les officier d’employer les bons termes pour se faire obéir : ainsi amarre « est le commandement pour faire attacher, ou lier quelque chose », nous dit Desroches. Il précise ensuite de quel côté, tribord ou bâbord, doit être effectué la manœuvre : amarre tribord ou bas-bord, signifiant alors que l’on donne l’ordre d’amarrer soit à droite (tribord) soit à gauche (bâbord). Dans cette petite liste de verbes renvoyant à des commandements donnés par des officiers, apparaît un verbe au participe présent, arrape, qui est plutôt employé par les matelots : « c’est-à-dire prend, ce terme est des plus bas, et il n’y a que le commun des matelots qui s’en serve », précise Desroches. Arraper est un terme obsolète (forme araper, arapper, arasper), bien attesté en moyen français entre le xive et le xvie siècle, où il signifie « saisir avec force »2. À l’origine, ce verbe ne possédait pas d’acception spécifiquement maritime et s’employait dans la vie courante. Il s’agit donc d’une survivance dialectale qui a été transmise par des hommes « ordinaires » recrutés un peu partout en France pour les besoins de la Marine. Il est intéressant d’observer que Desroche fait une nette différence entre un terme issu du vocabulaire des officiers d’un terme provenant du « parler matelot », c’est-à-dire d’une langue qu’il considère comme inférieure (« terme des plus bas »). C’est une manière de montrer que la Marine, en tant structure d’État et science, possède sa propre terminologie, c’est-à-dire une langue quasi officielle. Et cette langue, il convient d’en fixer les usages par la publication d’un dictionnaire.
Parce que sa nomenclature est restreinte à une catégorie socio-professionnelle précise, parce qu’il s’adresse à des officiers afin de participer à leur formation d’« hommes de mer », le Dictionnaire des termes propres de marine correspond bien aux objectifs pédagogiques du programme de Colbert qui, dans les années 1660, entend structurer et codifier la Marine. Alors que la Marine française édifiée sous Richelieu est moribonde au début du règne de Louis XIV, Colbert entreprend de la moderniser et de la développer par l’application d’un programme d’une ampleur exceptionnelle, fondé sur la rationalisation de la construction navale et sur la formation des constructeurs et des officiers3. En mars 1671, il généralise les conseils de construction dans les arsenaux ; en 1680, il établit les premières écoles de construction, où des charpentiers de renom enseignent les théories de la construction navale aux officiers de Marine. La Marine devient une science, or toute science doit se doter d’une terminologie.
La publication à cette époque de L’Architecture navale du sieur Dassié en 1677 n’est probablement pas innocente et coïncide avec les objectifs pédagogiques du programme de Colbert. Cet ouvrage contient plusieurs listes alphabétiques de Termes usitez de la Marine, de Définition de plusieurs especes de vaisseaux » et de Définition des parties qui servent à la construction d’un vaisseau, ainsi qu’une Explication des termes servans à la description d’une galère et à son équipage. Un an plus tard, en 1678, paraît un ouvrage clairement destiné à la formation des gentilshommes qui souhaitent devenir officiers de Marine. Intitulé Les Arts de l’homme d’épée ou le dictionnaire du gentilhomme, cet ouvrage, rédigé par le sieur Guillet de Saint-Georges, consacre toute une partie, soit plus de 200 pages, à l’art de la navigation. Il donne « toutes les définitions et les phrases qui regardent les diverses especes de Batimens, les parties du Vaisseau, le détail de la Manœuvre et les fonctions des Officiers de la Marine et des Officiers Mariniers ». Il faut aussi mentionner le Dictionnaire mathématique publié en 1691 par Jacques Ozanam, contenant un chapitre d’environ 110 pages consacré à la navigation dont le classement est thématique ; on y trouvera les termes de marine ordonnés selon les rubriques suivantes : vents, types de vaisseaux, parties constitutives d’un navire, galères, cordages, ancres, mâts, pavillons, voiles, officiers. Englobée au sein d’un dictionnaire de mathématiques qui traite de la cosmographie, de l’astronomie, de la géographie et de la théorie des planètes, la marine est ici clairement considérée comme une science.
Bien établie dans les usages au cours de la seconde moitié du xviie siècle, la pratique lexicographique maritime n’en demeure pas moins marginale, malgré la parution du dictionnaire de Desroches, et c’est surtout le siècle suivant qui lui offrira véritablement ses lettres de noblesse. Mais les bases sont posées : en prenant conscience des changements spectaculaires qui ont affecté la Marine royale à la fin du xviie siècle, tant dans les techniques et les infrastructures que dans l’organisation du personnel, les hommes de cette époque ont pris soin d’inventorier sous diverses formes les connaissances, pour mieux les codifier et les transmettre4. Les glossaires de marine qui se sont constitués à cette époque représentent des étapes importantes dans la fixation des vocabulaires techniques d’un domaine jusqu’à présent peu structuré : ce sont autant des outils linguistiques que les témoins d’une institution et d’une science alors en plein essor.
L’exemplaire annoté du Dictionnaire de Desroches que nous nous proposons d’étudier maintenant a appartenu à Thomas Robert Nicolas d’Angerville d’Auvrecher, noble caennais vivant au xviiie siècle5. On sait peu de choses de sa vie, si ce n’est qu’il naquit à Caen le 7 décembre 1740 et qu’il épousa le 1er décembre 1767 Augustine Marie Anne-Lucie d’Auray, dame de la Maroutière, près de Château-Gontier6. Selon la notice des Archives départementales du Calvados, Thomas d’Angerville d’Auvrecher aurait été un « garde de la Marine », c’est-à-dire un élève-officier de la Marine royale. Or, le nom Dangerville apparaît dans une liste d’officiers de la marine comme « garde de la marine » à Brest, en 17577. Toutefois, il ne semble pas qu’il ait fait carrière dans la Marine, car son nom n’apparaît plus dans les listes ultérieures d’officiers. C’est sans doute au cours de cette courte période que d’Angerville a annoté l’exemplaire du Dictionnaire de Desroches qu’il avait en sa possession. Avant d’entrer dans le détail de ces annotations et de les analyser, il convient de dire quelques mots sur la formation des gardes de la Marine.
La formation des officiers de la Marine royale est une préoccupation intimement liée au développement d’une marine d’État par Richelieu qui crée, en 1627, les « Gardes du grand Maître de la Navigation ». Sous l’impulsion de Colbert, ces gardes deviennent un corps d’État intitulé « Compagnies des Gardes de la Marine » et réservé uniquement aux nobles. L’un est à Toulon et l’autre à Rochefort. Ensuite, par décision du marquis de Seignelay, qui succède à Colbert en 1683, les compagnies se répartissent entre les ports de Brest, Toulon et Rochefort8.
Remise en cause à plusieurs reprises au cours du xviiie siècle, cette institution est remplacée, entre 1773 et 1775, par l’École royale de la Marine, localisée au Havre, sur une décision très contestée du ministre de la Marine, Bourgeois de Boynes. Louis XV meurt le 10 mai 1774, privant de sa protection Bourgeois de Boynes qui prend le chemin de l’exil le 23 juillet 1774. Il est remplacé, le 24 août 1774, par Antoine de Sartine qui supprime l’école du Havre le 2 mars 17759. Les trois compagnies des gardes sont néanmoins recréées par l’ordonnance du 2 mars 1775, mais leur existence est éphémère. Le 1er janvier 1786, le maréchal de Castries, ministre de la Marine, met définitivement fin à ce corps d’État en le remplaçant par les « Élèves de la Marine », qui subsistera jusqu’en 179110.
La formation des gardes de la marine durait en moyenne 10 ans, on y rentrait vers l’âge de 15 ans pour en ressortir vers 25. Le cursus suivi était assez important, les journées débutant à 6h l’été et 7h l’hiver. Les élèves-officiers apprenaient les mathématiques, l’hydrographie, l’escrime, la danse, le dessin, le pilotage et le canonnage. Ils devaient également bien connaître les navires sur lesquels ils seraient embarqués ; aussi, des cours sur la manœuvre et la construction des vaisseaux leur étaient dispensés11. Les gardes de la Marine ne se montraient pas toujours très assidus, incitant les ministres à remettre de l’ordre, à plusieurs reprises, dans cette institution12. Au lendemain de la guerre de Sept Ans, les défaites maritimes de la France incitent Choiseul, alors ministre de la Marine, à réformer l’enseignement des gardes. Pour la première fois, il est question d’examens afin de juger des progrès des élèves et de leur permettre de passer en classe supérieure, tandis que l’avancement au mérite prime sur l’ancienneté. Par ailleurs, le ministre prévoit des supports de cours pour les principales disciplines enseignées dans ces écoles. On confie alors au mathématicien Étienne Bezout la rédaction de plusieurs ouvrages, qui serviront de bases au futurs cours : trois consacrés à l’arithmétique, la géométrie, la trigonométrie et l’algèbre ; deux autres à la mécanique et un dernier à la navigation. La qualité de ces cours a grandement permis d’améliorer la formation des élèves-officiers, comme on peut le constater lors de la guerre d’indépendance des États-Unis13.
Thomas d’Angerville d’Auvrecher a apposé de sa propre main des annotations sur l’ensemble du dictionnaire de Desroches, depuis la page de titre jusqu’à sa dernière. Sur la page de titre, il a inscrit son nom pour indiquer que l’ouvrage lui appartient (fig. 2). Ces ajouts manuscrits se présentent de différentes manières : il peut s’agir d’un nouveau mot-vedette suivi de sa définition ou bien d’un complément à une définition du dictionnaire. Des dessins à la plume ont également été insérés afin d’illustrer soit une définition déjà existante, soit une annotation manuscrite. Ces dessins sont disposés à proximité de la définition à laquelle ils sont associés, soit à côté, soit au-dessus ou au-dessous, là où des espaces vides étaient disponibles.
Plusieurs définitions proviennent du Dictionnaire de marine de Nicolas Aubin (1re éd., 1702 ; 3e éd., 1736), mais toutes n’ont pas été recopiées intégralement, Thomas d’Angerville utilisant entre la moitié et les deux tiers du texte original. Certaines définitions sont toutefois quasiment retranscrites à l’identique, comme pour le mot abougri rajouté tout en bas de la page 2 (tableau 2).
Définition du dictionnaire d’Aubin | Retranscription d’Angerville |
ABOUGRI. Bois abougri, ou rabougri Ce sont certains bois, qui sont de mauvaise venüe, & dont le tronc est court, raboteux & plein de nœuds. Ce bois n’est pas propre à être emploié dans les constructions des vaisseaux, ni pour aucun autre ouvrage ; & il est sujet au recepage. | Abougri. bois abougri ou rabougri. Ce sont certains bois qui sont de mauvaise venüe et dont le tronc est court, raboteux et plein de nœuds. Ce bois n’est pas propre a etre emploié dans la construction d’un V[aisse]au ni a aucun austre ouvrage, et il est suiet au recepage. |
En revanche, la définition du terme accastillage, placé au-dessus de celui d’accon ne reprend que les deux premières lignes des 23 lignes qui composent l’article du dictionnaire d’Aubin (tableau 3).
Définition du dictionnaire d’Aubin | Retranscription d’Angerville |
ACCASTILLAGE. C’est le château sur l’avant, & le château sur l’arrière. Le Roy par une ordonnance de l’année 1675. défend aux Officiers de ses vaisseaux de faire aucun changement aux accastillages & aux soutes, par des séparations nouvelles, à peine de cassation des Officiers. On fait un accastillage à l’avant & à l’arrière des vaisseaux, en les élevant & bordant au-dessus de la lisse de vibord... | Accastillage. C’est le chateau sur l’avant et le chateau sur l’arriere. |
Par ailleurs, il semble que Thomas d’Angerville a utilisé deux éditions différentes du dictionnaire d’Aubin. En effet, certaines définitions existent dans l’édition de 1736, mais pas dans celle de 1702, comme le mot abreuvé, dont la définition est intégralement recopiée tout en haut de la page 2 du Dictionnaire de Desroches. Inversement, la définition d’aimant, inscrite tout en haut de la page 9, provient de l’édition de 1702 du dictionnaire d’Aubin, car la partie du texte consacré à « L’aimant femelle » n’existe pas dans l’édition de 173614. Toutefois, dans la majeure partie des cas, Thomas d’Angerville s’est principalement inspiré de l’édition de 1702. Dans d’autres cas, il ne se contente pas de recopier une définition mais rédige un article original à partir d’une définition du dictionnaire d’Aubin, comme c’est le cas pour le mot chantier (tableau 4).
Définition du dictionnaire d’Aubin | Définition d’Angerville |
CHANTIER. C’est une grosse piéce de bois qui sert de chevalet à un charpentier, pour en porter ou en élever une autre, afin qu’il la taille & la façonne. | Chantier. Piece de bois soutenant une autre qu’on travaille. |
Il existe encore une autre configuration des annotations apportées au dictionnaire de Desroches : c’est l’association de définitions provenant de deux sources distinctes et recomposées par Thomas d’Angerville pour en former une nouvelle. La définition du mot allonge, par exemple, du Dictionnaire de Desroches a été annotée par Thomas d’Angerville à partir de deux ouvrages : L’Architecture navale de Dassié et le Dictionnaire de marine de Nicolas Aubin. Nous trouvons tout d’abord dans la marge de gauche, l’inscription suivante « Quelqu’uns l’appellent scalme ». Ce complément de définition n’apparaît pas dans le dictionnaire d’Aubin ni dans L’Architecture navale de Dassié. En revanche, il apparaît à l’article allonge de l’Hydrographie du père Fournier : « Alonge ou Scalme, est une courbe de bois, que l’on ente au haut du Genoüil pour alonster, & parfaire la coste ou membre d’un vaisseau »15. Cette annotation de Thomas d’Angeville apparaît également dans la première édition du Dictionnaire universel d’Antoine Furetière, à l’article allonge : « Il y en a d’une autre sorte, qui sont bouts d’allonge servants à garnir entre les membres où il se trouve du vuide : on l’appelle autrement scalme… »16. Une seconde annotation fait suite à la définition du Dictionnaire de Desroches : « L’allonge s’eleve sur les varangues, sur les Genoux et sur les porques pour former la hauteur et la rondeur du v[aisse]au les plus proches du platbord qui terminent la hauteur du v[aisse]au s’appellent allonges de revers ». Ce texte est la copie intégrale des 2e et 3e phrases de la définition du dictionnaire de Nicolas Aubin17.
De même, la définition du mot couples, inséré par Thomas d’Angerville entre coupelle et couper le cable, est composé de deux extraits provenant de L’Architecture navale de Dassié et du Dictionnaire de marine d’Aubin. La première partie de la définition est une copie intégrale de la définition de Dassié, tandis que la seconde partie correspond à la première phrase de celle fournie par Aubin (tableau 5)18.
Source | Texte d’origine | Annotation d’Angerville |
F. Dassié L’Architecture navale | Couples, sont costes ou membres d’un navire, ainsi dites, à cause que ceux qui s’éloignent également de la principale costes sont égaux, & croissent ou décroissent couple à couple également. | Sont les côtes ou membres d’un navire, ainsi dites a cause que ceux qui s’eloignent egalement de la principale coste sont egaux et croissent ou decroissent couples a couples egalement. |
N. Aubin Dictionnaire de marine | Ce sont deux planches du franc-bordage entre chaque préceinte. Le couple d’entre les deux plus hautes préceintes doit être placé en sorte que les dalots du haut pont y puissent être percez convenablement... | On les prend encore pour les 2 planches du franc bordage entre chaque preceinte. |
À l’origine, le Dictionnaire des termes propres de marine de Desroches ne comporte aucune figure illustrant les définitions. Aussi notre garde de la marine a-t-il décidé de combler cette lacune en ajoutant des dessins exécutés à la plume, illustrant à la fois les définitions de Desroches et ses propres annotations. Pour leur réalisation, Thomas d’Angerville s’est essentiellement inspiré des deux ouvrages qu’il a l’habitude d’utiliser, L’Architecture navale de Dassié et le Dictionnaire de marine d’Aubin, ce dernier constituant la source principale de ces croquis. De la même manière que ses annotations, Thomas d’Angerville a disposé ses dessins soit dans la marge ou entre deux définitions, mais toujours à proximité du mot qu’il a cherché à illustrer. Pour les dessins recopiés à partir de L’Architecture navale, il a utilisé uniquement la planche de figures placé au début de l’ouvrage19. Non content de copier les dessins de cet ouvrage, il a également recopié leurs légendes.
Thomas d’Angeville a parfois associé des figures provenant d’ouvrages différents afin d’illustrer un même mot. Par exemple, pour cabestan, celui-ci a reproduit deux dessins provenant de la page 10 de L’Architecture navale, qui comporte un petit et un grand cabestan (fig. 3). Thomas d’Angerville a même recopié les légendes des figures en les modernisant : capestan devient cabestan et escarlingue de petit capestan devient ecarlingue de petit cabestan. En haut de la page, apparaît un autre dessin qui est la copie d’une représentation de cabestan issue du dictionnaire de Nicolas Aubin (page 133), dont la légende a été également recopiée (fig. 4 et 5). La représentation de ces cabestans est assez particulière, car elle correspond à des cabestans d’un type ancien dits « à barres traversantes » qui ne sont plus en usage sur les vaisseaux royaux au milieu du xviiie siècle.
|
|
|
Thomas d’Angerville a aussi l’art de mélanger les sources. À la suite de la définition de courbaton, il a ajouté la phrase « il y en a au-dessous de chaque barrot », qui provient du dictionnaire de Nicola Aubin (page 286). Mais, ne trouvant pas d’illustration dans cet ouvrage, il s’est alors tourné vers L’Architecture navale de Dassié dont il reproduit minutieusement les figures de courbatons accompagnées de leurs légendes. Toutefois, il commet une erreur en dessinant un taquet à oreille, dont la représentation côtoie celle du courbaton dans l’ouvrage de Dassié. Cette erreur est significative des difficultés de ce garde de la Marine à bien identifier les pièces d’accastillage. En revanche, un autre dessin peut être révélateur des connaissances acquises par Thomas d’Angerville lors de cours dispensés sur la construction navale. La définition du mot éperon est complété par un court texte accompagné d’un petit croquis, dont nous n’avons pu retrouver la source et qui, bien qu’explicite, est curieusement plus fruste que les autres. Il n’est pas impossible que cette annotation (texte et croquis) soit le fruit d’une note prise sur le fait, à l’occasion d’un cours suivi par d’Angerville alors qu’il était garde de la Marine.
La dernière partie du Dictionnaire de Desroches est consacrée aux pavillons des différentes nations maritimes. Elle est constituée de 32 figures. Thomas d’Angeville, considérant probablement que cette partie comportait de nombreuses lacunes, l’a complétée de 58 dessins accompagnés de leurs légendes manuscrites (fig. 6). Dans le dictionnaire original, les descriptions des pavillons sont regroupées par nationalité. Thomas d’Angerville a respecté cette organisation et chaque annotation correspond à une nationalité. Par ailleurs, les descriptions des pavillons français étant plutôt succinctes, Thomas d’Angerville a pris soin de les compléter (tableau 6).
© AD 14, BH/8/2281.
Les descriptions des pavillons s’inspirent nettement de celles provenant du Dictionnaire de marine de Nicolas Aubin, que Thomas d’Angerville recopie presque intégralement ainsi que certains dessins. Paradoxalement, le pavillon royal français n’a pas été reproduit, alors qu’il est décrit par d’Angerville au bas de la page 565.
Descriptions des pavillons français dans le dictionnaire de Desroches | Descriptions des pavillons français ajoutés par d’Angerville |
Les Vaisseaux du Roy, portent d’argent. | Pavillon royal de France. Blanc, semé de fleurs de lis d’or et chargé d’un écusson des armes de France entouré des colliers des ordres de St Michel et du St Esprit et suporté par 2 anges volans. |
Les vaisseaux, marchands portent de différentes maniéres, d’argent, & d’azur. | Les marchands françois peuvent porter bleu avec une croix blanche traversante et les armes du roy sur le tout ou tel autre distinction qu’ils voudront pourveu qu’il ne soit pas blanc. Ce qui a changé présentement. |
Les galéres portent pour Etandart Royal, de gueules semé de Fleurs de lis d’or, & de France sur le tout. | - |
- | Dunkerque. 6 bandes mélées de bleu et de blanc. |
- | Calais. Bleu à une croix d’argent coupée. |
Les annotations proviennent de divers ouvrages des xviie et xviiie siècles. Le plus ancien est sans conteste l’Hydrographie du père jésuite Georges Fournier publié en 1643 et réédité à deux reprises, en 1667 et 167920. C’est un ouvrage à caractère encyclopédique décrivant la Marine de la première moitié du xviie siècle, sous le règne de Louis XIII. Il aborde tous les sujets propres au domaine maritime tels que la construction navale, l’hydrographie, la navigation, la cartographie, le rôle de chaque homme d’équipage, les amirautés, etc. Thomas d’Angerville d’Auvrecher a toutefois peu puisé dans l’Hydrographie, si ce n’est dans le glossaire en début d’ouvrage intitulé Inventaire des mots et façons de parler, dont on use sur mer. Plusieurs définitions ont été recopiées dans leur intégralité, sans pratiquement aucune altération. Certaines d’entre elles sont obsolètes au milieu du xviiie siècle, comme le terme berche qui désigne une pièce d’artillerie de type pierrier très utilisé au xvie et au xviie siècles, mais pratiquement plus en usage au xviiie siècle.
La seconde source utilisée par Thomas d’Angerville est L’Architecture navale de Dassié, premier ouvrage français entièrement consacré à ce domaine21. Publié en 1677 puis réédité en 1695, il se divise en trois « livres ». Le premier traite de la construction des vaisseaux, de leur mâture et de leur gréement ; le second est consacré aux galères, à leur construction et leur gréement. Le troisième aborde la question des marées, s’attache à décrire les différents dangers (écueils) le long des côtes européennes et propose un routier des côtes européennes de la Baltique à la Méditerranée. Thomas d’Angerville a surtout utilisé les glossaires figurant à la fin de chaque livre : Termes usitez de la marine, Définitions de plusieurs espèces de vaisseaux, Définition des parties qui servent à la construction d’un vaisseau. Pour les termes des galères, en particulier, il a puisé dans le glossaire du livre second intitulé Explication des termes servans à la description d’une Galère, et à son équipage.
Une troisième source que nous avons déjà identifiée est le Dictionnaire de marine de Nicolas Aubin, publié pour la première fois en 1702 et réédité à plusieurs reprises en 1722, 1735, 1736 et 1742 ; c’est dire le succès de l’entreprise22. L’univers technique maritime est au cœur de cet ouvrage, les termes de la construction navale sont nombreux et bien décrits. Les annotations de Thomas d’Angeville proviennent en grande partie de cet ouvrage.
Alors qu’au cours du xviie siècle la Marine royale est en train de se structurer, les premiers glossaires des termes de marine voient le jour. Ces glossaires, qui accompagnent des ouvrages généraux sur le monde maritime (Cleirac, Fournier, Dassié, Guillet de Saint-Georges), n’adoptent pas l’ordre alphabétique et sont structurés par grandes thématiques (excepté celui de Fournier). Leurs auteurs sont des érudits et non des marins, et les définitions qu’ils proposent sont le plus souvent succinctes. Le Dictionnaire des termes propres de marine de Nicolas Desroches qui paraît à la fin de ce siècle est donc novateur à plus d’un titre. Il s’agit d’un dictionnaire à part entière qui offre une nomenclature alphabétique riche, visant à couvrir les grands champs sémantiques de la langue des marins et comportant des définitions très complètes. C’est aussi l’œuvre d’un « homme de mer », officier de la Marine royale, qui a cherché à transmettre des connaissances très techniques sur la navigation, les manœuvres à bord et la construction navale. Il y a là un véritable projet pédagogique qui s’insère parfaitement dans les ambitions des ministres de la Marine de Louis XIV.
Dans les années 1750, les annotations du Dictionnaire de Desroches par un élève de la Royale, Thomas d’Angerville d’Auvrecher, confortent la vocation pédagogique de cet ouvrage. Elles reflètent les préoccupations d’un garde de la Marine du milieu du xviiie siècle, désireux d’approfondir ses connaissances acquises lors de sa formation d’officier. Thomas d’Angerville s’est appuyé sur des ouvrages existants à cette époque, c’est-à-dire publiés au xviie et au début du xviiie siècles et dont les contenus étaient parfois obsolètes. Ce n’est qu’au cours de la seconde moitié du xviiie siècle que paraissent de nouveaux ouvrages tels que l’Instruction élémentaire et raisonnée de M. de Duranti de Lironcourt, en 1771, qui était d’ailleurs destiné aux gardes de la Marine, et le Manuel des marins de Bourdé de Villehuet, en 177323. L’exemplaire annoté de l’ouvrage Nicolas Desroches constitue ainsi un témoignage saisissant de l’usage d’un dictionnaire de marine comme outil pédagogique.
Archives départementales du Calvados, BH/8/2281 : Nicolas Desroches, Dictionnaire des termes propres de marine, Paris, Chez Amable Auroy, 1687 ; exemplaire annoté par Thomas d’Angerville d’Auvrecher [En ligne].
Bibliothèque nationale de France :
Ms fr 12396 : Dictionnaire de la Marine ou explication des mots et manières de parler, comme aussy les règles et maximes servans à la navigation et au commerce et trafic sur mer, xviie siècle [avant 1640], 182 feuillets papier (290 sur 205 mn).
Ms fr. 19110 : Traité sur la Marine, attribué à Nicolas Desroches, vers 1657-1661, 466 pages papier (285 sur 195 mn).
Ms fr. 14286, Liste générale des officiers de la marine suivant leur rang et ancienneté, 1734-1759.
Aubin (Nicolas), Dictionaire de marine contenant les termes de la navigation et de l'architecture navale. Avec les règles & proportions qui doivent y être observées, Amsterdam, Pierre Brunel, 1702 ; 3e éd., Amsterdam, Jean Covens et Corneille Mortier, 1736.
Bourdé de Villehuet (Jacques), Manuel des marins, ou Dictionnaire des termes de marine, Lorient, Julien Le Jeune fils, 1773.
Cleirac (Estienne), Explication des termes de marines, employez dans les édits, ordonnances & reglemens de l’Admirauté…, Paris, Chez Michel Brunet, 1636, 52 p.
Dassié (F.), L'architecture navale, contenant la manière de construire les navires, galères et chaloupes et la définition de plusieurs autres espèces de vaisseaux…, Paris, Jean de La Caille, 1677.
Desroches (Nicolas), Dictionnaire des termes propres de marine, Paris, Chez Amable Auroy, 1687.
Duranti de Lironcourt (Gustave-Adolphe de), Instruction élémentaire et raisonnée sur la construction pratique des vaisseaux, en forme de dictionnaire, Paris, J.-B.-G. Musier fils, 1771.
Fournier (père Georges), Hydrographie contenant la théorie et la pratique de toutes les parties de la navigation, Paris, Chez Michel Joly, 1643 ; contient un Inventaire des mots et façons de parler, dont on use sur mer, p. 2-4.
Furetière (Antoine), Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots françois tant vieux que modernes et les termes de toutes les sciences et des arts, La Haye – Rotterdam, Arnout & Reinier – Leers, 1690, 2 vol.
Vial du Clairbois (Honoré-Sébastien) et Blondeau (Étienne-Nicolas), Encyclopédie méthodique. Marine, Paris, Chez Panckoucke, et Lièges, Chez Plomteux, 1783-1787, 4 vol.
Alfonsi (Liliane), « L’enseignement scientifique et technique au xviiie siècle, dans les écoles des Gardes de la Marine : le rôle essentiel d’Étienne Bézout (1730–1783) », dans IIIe Congrès de la Société française d’histoire des sciences et des techniques, Paris, SFHST, 2008, p. 31-43.
Aubert de La Chesnaye Des Bois (François-Alexandre), Étrennes à la noblesse, Paris, Imprimerie de Valade, 1780.
Aubert de La Chesnaye Des Bois (François-Alexandre) et Badier (Jacques), Dictionnaire de la noblesse : contenant les généalogies, l’histoire et la chronologie des familles nobles de France, Paris, Schlesinger frère, 1863.
Daeffler (Michel), « Un projet de dictionnaire de marine de la fin du xviie siècle », dans DicoMarine. Étude 3, 2015 [En ligne sur HAL].
Daeffler (Michel) et Ridel (Élisabeth), « Le plus ancien dictionnaire des termes de marine ? Présentation d’un dictionnaire manuscrit antérieur à l’Hydrographie du père Fournier (1643) », dans DicoMarine. Étude 1, 2015 [En ligne sur HAL].
Daeffler (Michel) et Ridel (Élisabeth), « Étude sur le glossaire manuscrit du Traité sur la Marine (1657-1661) », dans DicoMarine. Étude 2, 2015 [En ligne sur HAL].
Dainville (François de), « L'instruction des Gardes de la Marine à Brest en 1692 », Revue d’histoire des sciences et de leurs applications, t. 9, n° 4, 1956, p. 323-338.
Dessert (Daniel), La Royale. Vaisseaux et marins du Roi-Soleil, Paris, Fayard, 1996.
DicoMarine. Bibliothèque virtuelle des dictionnaires de marines 17e-19e siècles, sous la direction scientifique d’Élisabeth Ridel-Granger, avec la collaboration de Michel Daeffler et la coordination technique de Subha-Sree Pasupathy et Anne Goloubkoff, Université de Caen – CNRS, Maison de la Recherche en Sciences Humaines (Pôle Document numérique), 2012-2019. URL : < https://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/dicoMarine >.
DMF : Dictionnaire de moyen français (1350-1500), version 2015, ATILF - CNRS & Université de Lorraine. URL : < http://www.atilf.fr/dmf >.
Fennis (Jan), Trésor du langage des galères, Tübingen, Niemeyer, 1995, 3 t.
Geistdorfer (Patrick), « La formation des officiers de marine : de Richelieu au xxie siècle, des gardes au “bordaches” », Techniques et cultures, n° 45, 2005 [En ligne].
Ridel (Élisabeth), « L’évolution du vocabulaire de l’équipage du Moyen Âge à la Renaissance (xie-xve siècle) », dans Gens de mer au travail, Ch. Boutin, J.-L. Lenhof et É. Ridel (éd.), Caen, Université de Caen – MRSH (Cahier de la MRSH, n° 47), 2007, p. 113-134.
TLFi : Trésor de la langue française informatisée, ATILF, CNRS & Université de Loraine [http://www.atilf.fr/tlfi] ; version informatisée du Trésor de la langue française. Dictionnaire de la langue du XIXe et du XXe siècle (1789-1960), P. Imbs (dir.), puis B. Quemada (dir.), Paris, Éditions du CNRS, 1971-1994, 16 vol.
Vergé-Franceschi (Michel), « Les officiers de marine au 18e siècle », Provence historique, t. 29, fasc. 116, 1979, p. 205-211.
—, « L’école royale de la marine au Havre au xviiie siècle. Une tentative éphémère », Études Normandes, 35e année, n° 2, 1986, p. 53-65.
Villain-Gandossi (Christiane), « De Robert Estienne à Heinrich Paasch : la place du vocabulaire maritime dans les dictionnaires plurilingues », dans Terminologie maritime : traduire et communiquer (Actes du 1er colloque international de terminologie maritime ; Bruxelles, 15-16 mai 1998), D.L. Newman et M. Van Campenhoudt (éd.), Bruxelles, Éditions du Hazard., 1999, p. 22-46.
1. Daeffler et Ridel, 2015.
2. DMF, 2015, s. v.
3. Dessert, 1996, p. 139-157.
4. Villain-Gandossi, 1999, p. 32.
5. Archives départementales du Calvados, BH/8/2281.
6. Aubert de La Chesnaye Des Bois, 1780, p. 15-16 ; Id., 1863, p. 516-517.
7. Bibliothèque nationale de France, ms fr. 14286, Liste générale des officiers de la marine suivant leur rang et ancienneté, 1734-1759, f° 37r°.
8. Geistdorfer, 2005.
9. Vergé-Franceschi, 1986.
10. Geistdorfer, 2005.
11. Vergé-Franceschi, 1979.
12. Dainville, 1956.
13. Alfonsi, 2008.
14. Aubin, 3e éd., 1736.
15. Fournier, 1643, p. 1.
16. Furetière, 1690.
17. Aubin, 1702, p. 13.
18. Dassié, 1677, p. 12 ; Aubin, 1702, p. 284.
19. Dassié, 1677, p. 10.
20. Fournier, 1643.
21. Dassié, 1677.
22. Aubin, 1702.
23. Duranti de Lironcourt, 1771 ; Bourdé de Villehuet, 1773.