
Photo : AP Lemarchand-Tirel
TIREL Pierre, Henri, Léonard, Louis
Né le 27 février 1905 à Saint-Jacques-de-Néhou (Manche) ; domicilié à Contrières (Manche) ; déporté le 20 octobre 1942 à Karlsruhe ; décédé le 20 janvier 1945 à Bad Kreuznach.
TIREL Pierre, Henri, Léonard, Louis // Naissance : 27-2-1905 à Saint-Jacques-de-Néhou (Manche) ; Domicile : Contrières Manche () ; Repression : Déporté le 20-10-1942 à ; 20-1-1945 à Bad Kreuznach (Allemagne) ; Décédé
Le 6 septembre 1929, Pierre Tirel épouse Germaine Leparquois à la mairie de Bricquebec
(Manche). De cette union naissent cinq enfants : Henri (1929), Yvette (1932), Jeannine
(1935), Colette (1938) et Daniel (1941). Pierre Tirel entre aux chemins de fer comme
cantonnier en décembre 1931. Au début de la guerre, il se trouve en poste à Orval-Hyenville,
tandis que sa femme, également cheminote, est garde-barrière au passage à niveau n° 42
dans la commune voisine de Contrières, à quelques kilomètres au sud de Coutances.
C’est là que réside la famille, au lieu-dit Beaudebecq. Au début de l’année 1942,
Pierre Tirel vient grossir les rangs du groupe FTPF constitué par des cheminots dans
la région de Coutances autour d’Alexandre Avoyne
et Félix Bouffay
. Il participe à de fréquentes distributions de tracts, au sabotage de denrées destinées
aux troupes allemandes et à la destruction du matériel roulant stationné place de
la Croûte à Coutances.
L’arrestation de Gustave Jurczyszyn
à Cherbourg est à l’origine d’une terrible répression à l’encontre du Front national
dans la Manche. Le 4 juillet 1942, Pierre Tirel est interpellé à son domicile par
des policiers français venant d’arrêter la famille Avoyne (Alexandre
, sa femme Marie
et leurs filles Louise
et Marguerite
à Trelly et Maurice Lemaire père
et fils
à Quettreville. Emmené à Coutances pour interrogatoire, Pierre Tirel est finalement
relâché. Le 7 septembre 1942, vers 17 heures, il est arrêté par la police allemande
sur un chantier à Quettreville et invité à monter à bord d’une voiture où se trouve
déjà Marie Theil
. Ils sont conduits à la prison de Saint-Lô où ils rejoignent une vingtaine de leurs
camarades. Quelques jours plus tard, leur procès s’ouvre devant le tribunal de la
Feldkommandantur 722. Au terme des débats, le 18 septembre, onze sont finalement condamnés à mort tandis
que le reste du groupe écope de peines de prison. Pierre Tirel est ainsi puni de deux
ans de travaux forcés pour « non dénonciation d’une préméditation de trahison ».
Conduit le 13 octobre 1942 à la prison de Fresnes, Pierre Tirel est déporté une semaine
plus tard en Allemagne en compagnie de Louise
et Marguerite Avoyne
, Louis Barbey
, Stéphane Contesse
, Edmond Coolzaët
, Philibert Daireaux
, Albert Delacour
, Joseph Scelles
et Marie Theil
. Après un passage par la prison de Karlsruhe, Pierre Tirel est écroué à la forteresse
de Rheinbach puis, à partir de mars 1943, à celle de Sonnenburg, où il est détenu
sous le régime « NN » (Nacht und Nebel, Nuit et brouillard). Après l’abrogation de la procédure, il est interné le 5 décembre
1944 au camp de Sachsenhausen (mle 118 957). Versé dans la SS-Baubrigade XII, un commando itinérant chargé de réparer les voies ferrées endommagées par les bombardements
alliés, il meurt le 20 janvier 1945 à Bad Kreuznach.
À Contrières, son nom figure sur le monument aux morts de la commune et sur un autel situé dans l’église Saine-Marguerite. Il est inscrit sur la plaque apposée sur le quai de la gare de Coutances pour les cheminots morts en 1939-1945. Il est aussi présent sur le monument départemental érigé à Saint-Lô sur l’emplacement de l’ancienne prison.
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : LA 14393, LA 18964-19113, Sa 10/2, 21P544235 ; MRD-Besançon : fichier La Martinière ; fichier M. Boivin ; memorialgenweb.org
Arnaud Boulligny
Mots-clés :
- 27-2-1905
- Saint-Jacques-de-Néhou, Manche
- Contrières, Manche
- 7-9-1942
- Quettreville, Manche
- Saint-Lô, Manche
- Fresnes, Seine
- Karlsruhe
- Rheinbach
- Sonnenburg
- Sachsenhausen (118957)
- 20-1-1945
- Bad Kreuznach, Allemagne




