La Parabole de l’enfant prodigue en Normandie


Afin de pouvoir comparer les langues régionales et les patois entre eux, il était demandé, dans le cadre de l’enquête de 1807-1812, de traduire un texte de référence. Celui-ci était la Parabole de l’enfant prodigue, ou Parabole du fils prodigue, rapportée par l’Évangile selon Luc (15:11-32). La base de ce travail fut la traduction française de la Bible par Louis-Isaac Lemaistre de Sacy (1613-1684).
Partir d’un texte commun, fortement ancré dans une réalité rurale, permettait de mettre en parallèle les différents dialectes et de les comparer. L’inconvénient est qu’il s’agit le plus souvent de traductions savantes d’un texte qui était ordinairement dit en français standard.
Dès 1831, ce sont plus de quatre-vingts versions, venant de toute la France et des provinces francophones limitrophes, qui furent ainsi publiées. Et de ce fait, la Parabole resta, durant tout le XIXe siècle, le texte de référence pour la dialectologie. Au final, ce sont plusieurs centaines de versions qui furent recueillies en France et dans les provinces francophones.
Des érudits locaux en publièrent de nouvelles traductions, et en Normandie, Alfred Canel (1803-1879), de Pont-Audemer, en compila une petite collection qui ne fut éditée qu’après sa mort. Ce même travail fut cependant repris, en 1977, par le dialectologue René Lepelley (1925-2011).
Ce sont en tout vingt versions, certaines cependant incomplètes et parfois avec des variantes, qui sont connues dans notre région.

Liste des versions