Assemblée
générale de la Société des Amis
des Noirs tenue le 5 aoustaoût 1788.
M. Clavière, président. M. Gramagnac faisant les fonctions de secrétaire.

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Membres présents :

Membres du Comité	Membres de la Société
MM.	MM.
De Blaire De Condorcet Le duc de la Rochefoucauld Cerisier Carra Brack Cuchet De Bourge	Le baron de Diétrick De Montcloux De Piles L’abbé Colin Lavoisier Fortin De SaintSt. Alphonse Le comte d’Avaux De la Villeneuve Daudignac Bergerot Du Faucheret GairalGarail DieresD’Hières Lanthenas Pétri L’abbé Guyot.

M. le président a ouvert la séance par la lecture d’un discours dans
lequel il a rendu compte des assemblées de la Commission nommée pour la
rédaction des règlemensrèglements, des soins constants qu’elle avait aportéapporté à son travail
et des raisons qui avaient retardé si longtemslongtemps l’assemblée générale qui
devait prononcer sur le plan de règlemensrèglements que MM. les Commissaires lui
présentaient. Il a informé la Société de l’envoi que M. Porphire du
Donjon lui avait fait de son ouvrage intitulé, Tableau précis de la
malheureuse condition des Nègres dans les colonies d’Amérique¹ Tableau précis de la malheureuse condition des nègres dans les colonies d’Amérique, suivi de considérations adressées aux gouvernemens de l’Amérique libre sur l’inconséquence de leur conduite, en tolérant l’esclavage, Paris, Regnault, 1788. L’ouvrage, publié anonymement, porte à la p. III « Observations présentées à la société établie en faveur des nègres, sur la nécessité de donner la plus grande publicité possible à ses travaux, et à tout ce qui pourroit accélérer l’abolition de l’esclavage. (signé « Porph.... du D... De Mor.... B.... Norm..., ce 20 avril 1788 ») ». avec
lettre par laquelle l’auteur le prie de faire hommage à la Société de cette
traduction.

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M. de Montcloux a fait lecture du préambule qui doit précéder les
règlemensrèglements. Ce préambule offre au public le tableaux affligeant de l’esclavage.
des Nègres et du trafic révoltant de ces malheureux. Il fait sentir la
nécessité d’abolir la traite et de détruire les préjugés que l’avarice et le
défaut de lumières entretient à cet égard. On y expose ensuite les motifs
d’association qui ont réuni les deffenseursdéfenseurs de la cause des Noirs ; enfin
l’assemblée ayant trouvé que ce préambule renfermait à peu près tout
ce qui était le plus propre à exciter les sentimenssentiments d’humanité et à
augmenter le nombre de ses membres en répandant dans le public
une idée favorable de la Société, l’a adopté.

M. le président a fait lecture du plan des règlemensrèglements et a proposé
une motion pour que l’on déterminadéterminât si les règlemensrèglements seraient jugés
article par article, ou si on les adopterait en bloc d’après une ou deux
lecturelectures. Les suffrages se sont réunis sur ce dernier moienmoyen de procéder
à leur jugement.

Étant ensuite délibéré sur lesdits règlemensrèglements, il a été décidé qu’ils
seraient adoptés tels qu’ils étaient présentés ; cette adoption n’ayant aucun
inconvénient puisqu’ils doivent être soumis à une révision annuelle, et que
pendant cet intervalleinterval, l’expérience ferait suffisamment connaître quelles
seraient les additions et corrections dont ils seraient susceptibles.

M. le président a demandé que l’assemblée prononçât sur
l’impression des règlemensrèglements, du préambule et de la liste des membres de
la Société.

Il a été arrêté que sauf quelques révisions légères, les règlemensrèglements
et le préambule seraient imprimés le plutôtplus tôt possible avec la liste des
membres.

M. le président a prié l’assemblée de déterminer ce qu’on
ferait à l’égard de M. Porphire.
Sur quoi étant délibéré, on a arrêté qu’il serait fait à M. Porphire
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des remerciemensremerciements au nom de la Société et qu’aussitôt que les règlemensrèglements
seraient imprimés, on lui en enverrait un exemplaire. M. le président
s’est chargé d’écrire la lettre de remerciemensremerciements à M. Porphire et de la
signer au nom de la Société.

M. le trésorier a fait observer à l’assemblée que l’on avait besoin
d’un garçon de Bureau et que M. de Warville, à son départ, avait
beaucoup recommandé celui qu’il avait emploiéemployé jusqu’alors pour le service
de la Société, mais que des raisons d’économie avaient fait renvoierrenvoyer ;
qu’il désirait, attendu le besoin et l’activité du sujet, que la Société le
reprît à son service et lui allouât la somme de cinquante écus pour
gages.
Cette motion a été unanimement approuvée.

M. le président a ensuite observé que MM. les auteurs du
Journal de Paris, du Mercure de France et de l’Analyse des papiers
anglais, insérant dans leurs feuilles la pluspartplupart des choses relatives
à l’objet de la Société des Amis des Noirs, il serait à propos que
la Société, par effet de procédé honnête envers eux, souscrivît pour les
trois journaux.
Il a été arrêté qu’on souscrirait pour lesdits journaux.
Sur la motion faite de souscrire pour les papiers anglais, il a été observé
que les fonds de la Société ne lui permettant pas encore cette dépense,
il était nécessaire d’attendre que ses fonds fussent un peu plus augmentés.

M. de Bréban a dit que M. de Valadi avait présenté dès la
naissance de la Société plusieurs souscripteurs qui n’avaient point rempli
leur souscription ; qu’on leur avait écrit, qu’on avait envoiéenvoyé chez eux
pour s’assurer de leur consentement, qu’un seul avait répondu pour
refuser, et que le silence des autres pouvant être regardé comme un
refus, il demandait qu’on l’authorisâtautorisât à effacer leur nom des
registres de la Société.
Cette motion a été unanimement approuvée.

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Arrêté que le Comité serait convoqué pour le mardi 12.