Séance du 11 juin 1790

Séance du 11 juin 1790

Présidée par M. Pétion de Villeneuve.

M.M. Brissot de Warville, Lepage, Servan, Lapoype, Clavière, du Rouvray, Lanthenas, Raymond, Parraud, Roussel, Chauveau, Allais.

M. le secrétaire a rendu compte d’un paquet qui lui avait été adressé contenant un arrêt du Conseil supérieur de Saint-Dominique qui bannit pour neuf ans de la colonie, et déclare incapable de posséder des esclaves le nommé Mainguy, atteint et convaincu d’avoir frapé des esclaves à coups de bâtons, de les avoir blessés avec des cizeaux, et avec une arme vulgairement apellée manchette, de les avoir déchirés avec ses dents et de leur avoir fait appliquer sur différentes parties de leurs corps soit des fers rouges, soit des charbons ardens.

Sur la proposition de M. le secrétaire, il a été arrêté qu’il sera fait une dénonciation au nom de la Société à l’Assemblée nationale, d’une condamnation aussi légère pour des crimes aussi atroces et dans laquelle on insisterait sur la nécessité de réformer proptement des lois aussi barbares1.

M. le secrétaire a été chargé de la faire et de la raporter.

Il a lu ensuite un article sur un Nègre inséré dans le Journal de Paris de ce jour, affranchi par M. de Leremboure.

Arrêté que cet article sera inséré dans les Registres, réimprimé, et qu’il sera écrit une lettre au nom de la Société dans laquelle on témoignera à Mr
Mde Leremboure la vive satisfaction que lui a causée cette bonne action et son amour pour l’humanité opprimée.

M. le secrétaire a lu ensuite une lettre de M. Nondenskold contenant des propositions pour le plan d’une colonie à faire en Afrique, sous les auspices de la France.

Avant d’arrêter la matière en délibération, on a attendu la lecture d’un mémoire sur ce sujet rédigé par M. Lanthenas qui a été reçu avec aplaudissement et il a été chargé de se conserter avec M.M. Strand et Nondeurkold pour rédiger l’adresse à présenter à l’Assemblée nationale.

Brissot de Warville