Séance du 10 mars 1789
Assemblée du Comité tenue le 10 mars 1789
Feuille, Membres du comité : M.M. Duchesnay, de Bourge, de Warville, Clavière, de Bréban de Pastoret. Président M. de Warville.
Après lecture faite de l’assemblée des commissaires pour de Warville a dit que le voyage qu’il venait de faire en Hollande ne lui avait pas permis de mettre la dernière main au discours qu’il avait lu à l’assemblée générale de la Société, mais qu’il se proposait de le faire incessamt et de lire à la prochaine assemblée générale d’autres morceaux qu’il n’avait eu l’honneur de lui communiquer.
l’élection des membres du comité, M.M. de Bréban a fait viser par le Comité un compte montant à la somme de ce 161 £.
La difficulté de faire 500 copies manuscrits pour l’envoi de
la lettre aux bailliages a fait prendre le partie au Comité de les faire imprimer.M. de Gramagnac ayant demandé si le Comité se chargeait de faire la lettre pour les académies de provinces, il a été arrêté qu’on attendrait pour cet objet l’arrivée de M. le mis de Condorcet
M. de Clavière ayant proposé de faire imprimer un exemplaire de nos règlemens in-4° destiné à rester sur le bureau pour y être consultés au besoin et à laquelle serait adaptée une table des articles par ordre alphabétique, la pluralité des avis a été pour que cet exemplaire fut écrit à la main afin d’éviter les frais, mais toujours accompagné de la table des matières.
M. de Warville a demandé si le comité ne jugeait pas à propos d’envoyer les règlemens de la Société aux ministres, mais des motifs de prudence ont empêché qu’on accédât à sa demande.
M. de Warville a dit
que dans son voyage en Hollande, il avait cherché les moyens d’y
fonder une société à l’instar de celle des Amis des Noirs, et qu’il
avait communiqué ses idées sur cet objet à M. Vandame qui avait témoigné assez
d’empressement à exécuter le projet ; qu’il y avait même d’autres
personnes très portées en faveur de l’abolition de la traite. En
conséquence M. de Warville a fait
une motion pour engager la Société à lier une correspondance
avec les personnes afin de propager nos vues d’humanité. M.
de n’a
pas été d’avis de surcharger le Comité de cette Clavière correspondance,
mais a désiré que M. de Warville engageât
ces étrangers à se faire recevoir du nombre de nos associés. Les
autres membres du Comité, en faisant des
remerciemens
à M. de Warville des
nouvelles preuves de son zèle, l’ont prié de se charger du soin de
nous ménager
la bienveillance de ces messieurs et de chercher à les lier à notre
institution sans pour cela que le Comité fut dans le cas de
correspondre avec eux pour le moment.
M. de Warville ayant fait sentir la nécessité de se procurer un Voyage de Sierre Leone par un Anglais nommé Matthews1 , où se trouvaient des détails intéressans pour le but de la Société, le Comité a consenti à en faire l’acquisition et d’y joindre également l’acte d’assemblée de la Jamaïque2 .
Il a été arrêté que l’ouvrage de M. Frossard3 serait envoyé à la Société de Londres accompagné d’un extrait dont M. de a été prié de se charger. Clavière
Le secrétaire ayant fait lecture d’un modèle de lettre à envoyer à l’académie de Bordeaux, il a été arrêté que cette lettre serait communiqué à M. le Mis de Condorcet
La nécessité d’avoir quelque journal qui voulût rendre compte Journal encyclopédique
des travaux de la Société a décidé le comité à souscrire pour le
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1. | John Matthews, A voyage to the River Sierra-Leone on the coast of Africa : containing an account of the trade and productions of the country, and of the civil and religious customs and manners of the people : in a series of letters to a friend in England, London, 1788. |
2. | D’après M. Dorigny (UNESCO, 1998), il s’agit de la décision prise par l’Assemblée coloniale de la Jamaïque prise le 29 novembre 1797 modifiant en profondeur la condition des esclaves . |
3. | Benjamin-Sigismond Frossard, La cause des esclaves nègres et des habitants de la Guinée portée au tribunal de la justice, de la religion et de la politique, Lyon, A. de La Roche, 1789, tome 1 et 2. |