Parmi les constructeurs dont les machines ont particulièrement frappé notre attention en visitant l’annexe anglaise, nous avons cité MM. Ruston, Proctor et Cie, constructeurs de machines à vapeur fixes et locomobiles et de batteuses à vapeur, à Lincoln. C’est aux machines Ruston-Proctor que nous consacrerons aujourd’hui quelques lignes.
Laissant de côté parmi ces appareils tout ce qui n’est pas moteurs, nous trouvons dans l’exposition de MM. Ruston, Proctor et Cie : 1° des machines à vapeur verticales de 2 à 12 chevaux, dont le prix varie de 70 à 240 livres pour un seul cylindre, et des machines de 6 à 12 chevaux à 2 cylindres, variant de 165 à 265 livres ;
2° Des machines à vapeur fixes sans chaudières de 4 à 40 chevaux variant de 60 à 420 livres ;
3° Des machines à vapeur fixes avec chaudières de 4 à 40 chevaux variant de 123 à 840 livres.
Les machines Ruston, Proctor et Cie sont des machines anglaises bien soignées et bien construites, élégantes et robustes.
Si l’on nous demande quelles particularités intéressantes elles présentent, nous répondrons :
l° Que le tiroir de distribution est commandé par un excentrique à coulisse système Chapman, permettant de varier la détente dans certaines limites, suivant que le travail à développer est plus ou moins considérable momentanément. Ce même excentrique à coulisse fournit le moyen de renverser la marche et de tourner à volonté dans un sens ou dans un autre. C’est très simple.
2° Que l’eau d’alimentation est légèrement chauffée par une partie de la vapeur d’échappement. La purge des tuyaux d’échappement qui active le tirage de la cheminée se déverse à cet effet dans le bac d’alimentation contenant l’eau froide.
3° Il y a généralement des enveloppes de vapeur aux cylindres.
Les foyers reçoivent au besoin une trémie et un appareil accessoire permettant d’y brûler de la paille. La figure 69 complètera suffisamment notre description. MM. Ruston, Proctor et Cie construisent également de bonnes locomotives routières, des treuils à vapeur, des moulins portatifs, des scies à bois, des moulins à mortier, etc.
L. POILLON,
ingénieur des Arts et manufacture
Source : L. Poillon , «Les moteurs agricoles à l’exposition universelle»,
Journal d'agriculture pratique, 1878, vol. 1, p. 810-811.