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Le tracteur-treuil a été établi sur le principe suivant : tant qu’il s’agit de tirer dans les champs divers instruments dont la traction est relativement faible, la machine se comporte comme un tracteur, c’est-à-dire comme un attelage, et le travail s’exécute avec 2 hommes : l’un sur l’automobile, l’autre à l’instrument qu’elle tire.
Quand la charrue à déplacer dans le champ exige une traction dépassant une certaine limite, le tracteur part seul en avant, à sa grande vitesse, en laissant se dérouler sur le sol un câble en acier attaché à l’instrument à remorquer ; puis, à une certaine distance qui ne dépasse pas 200 m, le tracteur s’arrête, s’ancre automatiquement et on embraye le tambour du treuil sur lequel s’enroule le câble ; pendant cette période, toute la force du moteur est utilisée par le treuil qui fait avancer la charrue jusqu’à lui. À ce moment, le treuil est débrayé, les cales remontent automatiquement et le tracteur part seul en avant pour recommencer la manœuvre précédente.
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Le tracteur-treuil est une automobile très rustique, dont le châssis en acier profilé est monté sur ressorts. À l’avant se trouve un moteur à 4 cylindres de 24 à 30 chevaux, ou de 30 à 35 chevaux suivant le modèle. C’est un moteur d’automobile ne présentant rien de spécial, qui est muni de ses accessoires ordinaires : carburateur, magnéto d’allumage, radiateur à ventilateur. Le combustible employé peut varier suivant les circonstances : essence minérale, benzol, alcool, pétrole, etc.
Les roues directrices d’avant ont 1 m de diamètre et 0,2 m de largeur de jante ; les roues d’arrières, qui sont motrices et entraînées par des chaînes, ont suivant les modèles 1,3 m de diamètre et 0,3 m de jante ou 1,4 m de diamètre et 0,45 de jante ; ces dernières sont construites en tôle emboutie. Les jantes des roues motrices sont garnies de crampons en cornières. Le poids du tracteur-treuil est voisin de 3 500 kg.
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La marche arrière, qu’il est indispensable d’avoir pour quelques manœuvres, comme par exemple les virages dans les fourrières étroites de certaines pièces de terre, correspondant à 2 km à l’heure.
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R. DESAISSAIX
Source : Extrait de R. Dessaisaix , «Tracteur-treuil de M. A. Bajac»,
Journal d'agriculture pratique, 1911, vol. 2, p. 429-434.
