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Le treuil automobile André Castelin

Voici ce que dit M. Ringelmann des treuils à vapeur, pour labourage :

«Les treuils à vapeur des chantiers de défoncement nécessitent de nombreux transports de combustible et d'eau ; suivant la machine à vapeur employée, on consomme, par heure et par cheval, de 3 à 4 kg de charbon et de 15 à 20 l d'eau.

«On réaliserait une économie sur ces frais de transports en ayant recours à un moteur à pétrole, dont la consommation moyenne est de 0,4 kg de combustibkle et 0,5 l d'eau par cheval-heure.

[...]

En voulant employer une traction par câble s’enroulant sur un treuil actionné par un moteur à pétrole, l’inventeur s’est heurté à la difficulté qui, jusqu’alors, avait arrêté tous les ingénieurs. Les éléments du véhicule destiné à se déplacer dans les champs étant déterminés, on a pu le munir d’un puissant moteur à pétrole, mais son poids était forcément faible et, lorsqu’on lui adaptait un câble et qu’on lui faisait effectuer un effort de traction, il se trouvait dans les mêmes conditions désastreuses qu’un tracteur roulant : sa traction ne pouvait pas dépasser sa propre adhérence et, quelle que fût la force en chevaux-vapeur du moteur, c’était le treuil qui se dirigeait sur la charrue, devenue point fixe dès que l’effort à développer dépassait une très faible fraction du poids du treuil.

M. Castelin a résolu le problème de la légèreté et de l’adhérence, en permettant à son treuil automobile de prendre, sur le sol même, l’appui qui lui est nécessaire. On parvient ainsi, d’une manière pour ainsi dire instantanée, avec des changements de positions qui ne demandent qu’un temps inappréciable, à disposer d’une traction qui varierait suivant les cas de 1500 à 3000 kg.

La figure 57 donne la vue générale de l’automobile. En avant du véhicule sont les roues motrices d’un mètre de diamètre; en arrière sont les roues directrices de 0,6 m de diamètre ; sous le capot se trouve le moteur vertical à un cylindre de De Dion, Bouton et Cie ; ce moteur de 12 chevaux est muni d’une pompe à circulation d’eau. Sous le siége sont disposés les deux treuils (un pour le câble de retour qui passe sur une poulie ancrée à l’extrémité du champ). Les treuils, à freins automatiques, peuvent avoir une vingtaine de vitesses différentes suivant la traction à effectuer.

[...]

Ainsi que toutes les automobiles, elle est pourvue des deux freins réglementaires pour la circulation sur les routes : un sur le différentiel, l'autre sur le moyeu des roues motrices.

[...]

R. Dessaisaix

Source : Extrait de R. Dessaisaix , «Treuil automobile», 
Journal d'agriculture pratique, 1904, vol. 2, p. 406-409.

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