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L'idée de ce nouveau tracteur-treuil est originale : tant qu’il s’agit de tirer diverses machines dont la traction, relativement faible, ne dépasse pas une certaine limite, le système se comporte comme un tracteur ordinaire (fig. 5), c’est-à-dire comme un attelage, et le travail s’effectue avec 2 hommes : un chauffeur et un ouvrier à la machine tirée.
Lorsque la traction de la machine qu’il s’agit de déplacer dépasse une certaine limite, le tracteur part seul en avant, à grande vitesse, en laissant se dérouler sur le sol un câble attaché à la machine qu’on doit remorquer ; puis le tracteur s’arrête et on embraye un treuil sur lequel s’enroule le câble de traction ; à ce moment, le tracteur s’ancre automatiquement dans le sol (fig. 6), le treuil fait avancer la machine ; puis, nouveau départ du tracteur et répétition du cycle précédent.
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Le tracteur-treuil exposé, monté sur 4 roues, porte un moteur Gnome d’une puissance de 24 à 30 chevaux fonctionnant économiquement au benzol ; le moteur et le combustible peuvent d’ailleurs varier suivant les besoins. Les roues avant ont 1 m de diamètre et 0,2 m de largeur de jante ; les roues d’arrière, motrices, ont 1,3 m de diamètre et leur jante, de 0,32 m de largeur, est garnie de saillies. Le poids de l’automobile, en ordre de marche, est voisin de 3 000 kg. […] Les 3 vitesses d’avancement de l’automobile sont, par seconde, de 0,75 m, 1,3 m et 3,33 m, correspondant à 2,7 km, 4,68 kg et près de 12 km à l’heure ; la marche arrière, qu’il est indispensable d’avoir pour certaines manœuvres, se fait à la vitesse d’environ 0,55 m par seconde, soit près de 2 km à l’heure. On a constaté que le départ de l’automobile se fait très bien à la deuxième vitesse correspondant à 1,3 m par seconde.
Le treuil, disposé à l’arrière du châssis, est un grand tambour horizontal capable d’enrouler 200 m de câble en acier ; pour les exploitations dont les plus grandes pièces auraient plus de 200 m de rayage, il serait facile de construire un treuil plus grand que celui du modèle présenté au concours, bien qu’il y ait une certaine limite qu’on n’a pas intérêt à dépasser.
Calculée sur le rayon moyen d’enroulement, les 2 vitesses qu’on peut donner au câble sont de 0,7 m et de 1,2 m par seconde, correspondant à 2,52 km et 4,32 km à l’heure ; au delà du dernier chiffre, la conduite d’une machine agricole, d’une charrue par exemple, présente trop de difficulté ou sa direction devient plus pénible, et il vaut mieux augmenter la quantité d’ouvrage exécuté en augmentant la largeur travaillée par un seul passage, plutôt qu’en augmentant la vitesse de déplacement.
D’après les essais préliminaires qui ont pu être effectués dans l’exploitation agricole annexée aux usines [Bajac] de Liancourt, on croit que le tracteur-treuil pourra facilement tirer une charrue-balance pesant de 1 000 à 1 200 kg ayant plusieurs corps labourant à 0,25 m de profondeur sur une largeur d’environ 1 m.
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Henry SAGNIER
Source : Extrait de M. Ringelmann , «Les machines au concours général agricole de Paris»,
Journal d'agriculture pratique, 1910, vol. 2, p. 18-23.
