Le bœuf employé aux travaux de la ferme a rarement besoin d’être ferré. On ne ferre plus guère aujourd’hui que les bœufs utilisés dans de grands établissements industriels et devant marcher sur des routes dures, pavées ou caillouteuses. Cependant, dans certaines contrées, comme celle qu’habite notre correspondant [la Russie], où les animaux doivent marcher sur la neige gelée ou sur la glace, il est nécessaire de donner à l’animal un appui solide pour pousser sa charge ; il faut en un mot qu’il puisse se cramponner. Dans ces conditions, une bonne ferrure est indispensable, permettant de fixer sous les pieds du bœuf des aspérités métalliques lui donnant, avec une bonne assiette, le moyen de se tenir, sans être exposé à des glissades dangereuses.
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Pour ferrer un bœuf, il faut le placer dans un travail (fig. 15). Cet animal est en effet très indocile à la ferrure et il est impossible à un homme, aussi fort qu’il soit, de tenir le pied d’un bœuf sans le secours de courroies. La figure 15 que nous donnons montre la façon dont on place le sujet dans le travail et comment on fixe les pieds à ferrer. Nous devons à l’obligeance de Mme la baronne de Choisy l’adresse d’un excellent et ingénieux constructeur de travails à ferrer les bœufs : M. Huet-Leroux, à Bazouges-sur-Loir (Sarthe). Il se charge de faire l’appareil, d’envoyer les pièces numérotées avec toutes les indications permettant au premier venu de le monter. [Le cliché 15 est emprunté à l’ouvrage La Maréchalerie, par Thary, J.-B. Baillière et fils.]
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Émile THIERRY
Source : Extrait de E. Thierry , «Ferrure du bœuf»,
Journal d'agriculture pratique, 1904, vol. 1, p. 125-127.