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L’éclairage des fermes par des lanternes à pétrole Masson et Amail

Chaque année, avec l'hiver reviennent les longues nuits et l’obligation d’éclairer le soir et le matin les cours, écuries et dépendances de la ferme. Depuis que le pétrole a fait son apparition en Europe, le bon marché de ce produit l’a fait adopter presque partout : c’est l’éclairage économique par excellence. Cependant son emploi demande quelques précautions et la pureté du produit doit surtout attirer l’attention.

Avec du pétrole raffiné pur, les dangers d’incendie ne sont pas plus grands qu’avec l’huile ordinaire ; mais il est rare que les débitants le vendent à cet état : le plus souvent, il est plus ou moins mélangé d’essence, parce que cette essence pèse moins que le pétrole et diminue d’autant le prix d’achat. […]

M. Masson, constructeur, a imaginé alors un bec rond, à courant d’air intérieur et dont l’alimentation à la base du réservoir ne permet la consommation de l’huile minérale que par parties égales d’huile légère ou d’essence et d’huile plus lourde ou de pétrole. Il s’ensuit que la mèche conserve toute sa capillarité, épuise tout le liquide, ne s’éteint que faute d’alimentation et sans aucun danger d’explosion. Ce système a le mérite de pouvoir être adapté aux anciennes lampes à pétrole ; il ne demande aucun entretien spécial et on peut confier ces lampes aux garçons de ferme les moins expérimentés. […]

Enfin ces lampes sont munies de réflecteurs de diverses formes renvoyant aisément la lumière à une quarantaine de mètres. Dans ces conditions, un seul bec placé sur poteau dans une cour de moyenne étendue, et muni d’un réflecteur (fig. 42), suffit pour son éclairage. Dans les passages, dans les écuries et étables, on se servira avec avantage des appliques avec réflecteur disposé de façon à renvoyer les rayons de 3 côtés, des lanternes dites marchepied (fig. 43). Pour la circulation, il existe enfin des lanternes marines (fig. 44). On trouvera tous les prix de tous ces appareils chez le constructeur, M. Amail, 7 avenue Ledru-Rollin, Paris. […]

A. LEBLOND

Source : Extrait de A. Leblond , «L’éclairage des fermes»,
Journal d'agriculture pratique, 1886, vol. 2, p. 812-814.

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