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La bergerie charmoise du Dr Autellet, près de Montmorillon (Vienne)

La bergerie du Léché, près de Montmorillon, dans la Vienne, appartient à M. le docteur Autellet. Elle renferme un nombreux troupeau qui a obtenu déjà un certain nombre de récompenses dans les concours et qu’il est fort intéressant d’admirer. Mais ce qui attire le plus l’attention des visiteurs, c’est l’organisation même de la bergerie. M. le docteur Autellet a apporté son esprit scientifique dans cette installation et les notions d’hygiène y sont fort bien comprises : de l’air, de la lumière, de l’exercice, tel est le programme.

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On s’attend à voir des grands bâtiments plus ou moins bien agencés, plus ou moins luxueux et l’on vous mène tout simplement dans une sorte de prairie avec, au milieu, un énorme champignon, couvert en chaume et assez semblable, en beaucoup plus grand, à ceux que l’on voit dans certains parcs d’agrément : c’est la bergerie (fig. 18). Le pré est entouré de grillages métalliques de 2 m de hauteur, attachés sur 4 rangs de fils de fer et maintenus par des poteaux distants de 3 m les uns des autres.

Le champignon n’est pas fermé et descend jusqu’à environ 1 m du sol. À l’intérieur, des séparations en planches disposées en croix forment ainsi 4 grands compartiments où les animaux peuvent entrer indifféremment et comme il leur plaît. Ces séparations ont pour but de couper le vent et de servir de supports aux collières. Les brebis savent très bien d’elles-mêmes se mettre de tel ou tel côté, suivant l’état de la température. Ce champignon n’étant pas fermé, même l’hiver, les animaux s’abritent dessous ou restent dans la prairie, suivant leur caprice, et cette vie au grand air leur donne une rusticité étonnante. C’est là, jour et nuit, que séjourne le troupeau lorsqu’il n’est pas au pâturage. Les gaz ammoniacaux, qui se dégagent de la litière de paille placée sous le champignon, ayant toujours tendance à monter et les côtés de la toiture n’étant élevés que d’1 m environ du sol, on a ménagé en haut une sorte de lanterne par laquelle s’échappent les miasmes.

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E. CHOMET
Vice-président du Syndicat des éleveurs de la race de la Charmoise

Source : Extrait de E. Chomet , «Une bergerie charmoise»,
Journal d'agriculture pratique, 1900, vol. 1, p. 161-164.

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