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Tombereau anglais Boydell avec "chemin de fer sans fin"

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Nous pouvons mentionner qu'on avait cherché autrefois d’empêcher les roues des voitures ordinaires de s’enfoncer trop dans le sol meuble ; de nombreux systèmes, souvent désignés sous le nom de voiture à rails continus ou à rails sans fin, furent proposés. Nous nous souvenons d’avoir vu, dans notre enfance un train de semblables petites voitures tiré par des chèvres sur le trottoir de l’avenue des Champs-Élysées de Paris et dans le jardin des Tuileries ; le système véhiculait un instant, moyennant finance, les enfants qui étaient surtout joyeux du bruit de ferraille accompagnant le voyage : on avait l’illusion d’être dans un train de banlieue.

Pour montrer l’ancienneté de ces systèmes, nous citerons le « tombereau muni du chemin de fer sans fin » de Boydell, constructeur anglais de machines agricoles, dont la figure 78 a été donnée dans le Journal d’agriculture pratique de 1855 (tome 1, p. 154). Le système fut remarqué à l’Exposition agricole de Londres en décembre 1854 comme une nouveauté permettant de diminuer le tirage des tombereaux devant circuler en hiver dans les champs.

Chaque roue (fig. 78) est armée de pièces longues, en bois, portant chacune un rail en fer sur lequel roule la jante qui ne peut ainsi s’enfoncer dans le sol. […]
Ce tombereau ayant une charge de 2 000 kg, se déplaçant sur une terre en argile très molle, n’exigeait qu’un effort de traction de 150 kg, ce qui est très faible, alors qu’une voiture ordinaire se serait enfoncée dans le même terrain jusqu’au moyeu. La vitesse constatée dans l’essai en question ne dépassait pas 6 km à l’heure. Le Farmer’s Magazine de l’époque déclarait avoir une grande confiance sur l’avenir de l’invention de Boydell ; mais le Journal d’agriculture pratique d’alors se tenait sur la réserve et disait qu’il y avait lieu d’examiner avant de se prononcer, car « beaucoup de systèmes analogues avaient déjà été essayés sans succès ». […]

Le système Boydell ne comporte pas d’articulation, mais des pièces qui glissent les unes sur les autres et dont l’usure semble devoir être assez rapide.

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Max RINGELMANN

Source : Extrait de M. Ringelmann , «Les animaux d’attelage et les tracteurs»,
Journal d'agriculture pratique, 1913, vol. 1, p. 498-502.

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