Le mouton de Panurge est assurément l'un des animaux les plus utiles à l’homme, car sa viande nous fournit l’aliment le plus substantiel et sa laine nos vêtements les plus chauds. Mais, de tout temps, la nature l’a doté d’une stupidité légendaire, qui constitue l’une des difficultés de l’exploitation des bêtes ovines. On en pourrait citer bien des exemples ; l’un des plus frappants est assurément celui des moutons de Dindenault, désignés plus ordinairement sous le nom de moutons de Panurge.
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Tout le monde connaît la frayeur des moutons lorsque l’on entre dans une bergerie. Ils se pressent à s’étouffer. De même, pour sortir de la bergerie ou pour y rentrer, ils s’entassent si étroitement qu’il y a là pour les brebis en état de gestation un danger que l’on a cherché à conjurer par des dispositions spéciales dans la construction des portes (fig. 53). Inversement, lorsque aucun mouton ne bouge, tout le troupeau reste immobile.
On a vu, dans les régions du Nord, quand survenait une neige abondante mais sans vent ni rafale, les moutons rester immobiles à la même place et se laisser patiemment ensevelir sous la neige sans même songer à chercher un abri. Parfois, de la sorte, il en meurt des milliers.
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Dr. Hector GEORGE,
maître de conférences à l’Institut national agronomique
Source : Extrait de H. George , «Les moutons de Panurge »,
Journal d'agriculture pratique, 1891, vol. 2, p. 585-587.