Vous êtes ici

Charrues Oliver, vendues par Pilter à Paris

Toutes les fois qu’un instrument solide, peu coûteux, nous est présenté, nous avons grande satisfaction à le recommander. C’est le cas des charrues Oliver qui, au bon marché, joignent de sérieux avantages : très légères de traction, elles conviennent à tous pays, elles font un excellent travail, leur conduite n’exige guère d’expérience, enfin elles sont de longue durée. Telles sont les qualités de ces nouvelles charrues Oliver, vendues par M. Th. Pilter, 24, rue Alibert, Paris.

Le système (fig. 73 et 74 [non reproduite ici]) comporte :

1. un age entièrement indépendant du corps de la charrue, pouvant pivoter sur le corps à l’angle nécessité par le travail, chaussage ou déchaussage.

2. Un soc protégeant le versoir. Ce soc est d’une forme triangulaire et présente une face tranchante dans la ligne verticale aussi bien que dans la ligne horizontale. Le soc étant triangulaire, supprime la nécessité du coutre.

3. Le versoir est d’un métal de composition nouvelle, connue des constructeurs seuls et d’une dureté extrême. Il présente une surface lisse supérieure à ce qu’on peut obtenir avec l’acier fondu. Le grain de ce nouveau métal, au lieu d’être longitudinal, est transversal, et l’usure se produit sur l’extrémité des fibres métalliques.

4. Les pièces de rechange sont calibrées et s’ajustent parfaitement au corps de charrue sans qu’il soit nécessaire de les retoucher en quoi que ce soit.

5. La charrue peut se tenir en terre sans le moindre effort, contrairement à ce qui arrive avec la plupart des charrues connues.

6. Le grain particulier du métal, le fini du versoir, dont les lignes sont fines et bien comprises, ainsi qu’une disposition particulière du talon de la charrue, réduisent considérablement le frottement de la terre et permettent, par suite, une grande économie de traction.

7. Enfin, en modifiant la position de l’age, on peut régler instantanément la largeur de la bande de terre soulevée.

Il existe divers modèles de ces charrues ; la figure 73 représente le type convenant aux labours de 35 à 40 centimètres de profondeur; la figure 74 représente la charrue à vignes n° 13, montrant la position de l’age et des mancherons lorsqu’on se sert de cette charrue pour déchausser. Notre dessin (fig. 74) montre clairement que l’on peut, avec cet instrument, raser les ceps sans nuire à la plante. L’age étant indépendant du corps de la charrue et les mancherons eux-mêmes étant également indépendants de l’age et du corps, on peut, pour chausser les vignes, faire virer les mancherons du côté opposé, de façon que la main du conducteur ne puisse pas toucher la plante.

Quant aux prix de ces instruments, on jugera de leur modicité par les renseignements ci-après : une charrue pour labours ordinaires de 12 centimètres de profondeur sur 20 de largeur ne coûte que 27,5 F. Les charrues à vignes pour labours jusqu’à 13 centimètres de profondeur sur 25 de largeur valent 43 F et les charrues pour labours profonds sur 0,4 m de largeur, 61 F, pièces de rechange en sus.

Au surplus, ces instruments seront exposés au prochain concours général de Paris, où les visiteurs ne manqueront pas d’aller les apprécier. Nous n’avons tenu aujourd’hui qu’à attirer l’attention sur ces nouveaux et intéressants progrès réalisés.

A. LEBLOND

Source : A. Leblond , «Les charrues Oliver», 
Journal d'agriculture pratique, 1891, vol. 2, p. 874-875.

lien: 
oui
n°: 
1