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La moissonneuse espigadora en Algérie

[Cette figure provient du Journal d'agriculture pratique, 1905, vol. 2, p. 112-113.]

M. G. Ryf donne chaque année au Comice agricole de la région de Sétif un rapport des plus documentés sur ses expériences culturales; de son dernier compte rendu, nous extrayons les notes suivantes, qui sont de nature à intéresser l’agriculture algérienne :

«Sur quatre points différents, dit M. Ryf, nous avions une parcelle ensemencée sur un simple labour de printemps à côté d’une autre sur double labour de printemps, ensemencée avec le même blé, le même instrument et le même jour; les premières parcelles donnèrent de 5 à 6 quintaux, alors que les secondes ont fourni de 9 à 10 quintaux à l’hectare. Il ressort une fois de plus que la bonne culture, représentée ici par deux labours de printemps, peut donner un rendement passable en cas d’extrême sécheresse.»

Le blé doit être enterré de 3 à 6 centimètres ; les parcelles où les graines étaient enfouies de 10 à 15 centimètres sous raie ont donné des mécomptes ; si les semoirs montés sur des charrues sont toujours employés dans certaines régions, cela tient à ce que toutes les graines ne sont pas jetées au fond de la raie et que la plupart des semences sont placées dans les couches superficielles. Dans beaucoup de cas on aurait avantage à répandre la semence avec un semoir à la volée et à l’enterrer au cultivateur ; il faut chercher avant tout à avoir une terre très meuble et très divisée, contenant le moins possible de grosses mottes.

M. Ryf souhaite que le labourage mécanique et surtout les tracteurs à pétrole fassent de rapides progrès, afin qu’on puisse supprimer une partie des attelages occasionnant tant de difficultés aux exploitants de sa région.

«Une moissonneuse-batteuse, l’Australienne a été expérimentée pendant la dernière moisson dans plusieurs exploitations. Il en résulte que le travail est assez satisfaisant, mais en trop faible quantité. Il y a aussi l’inconvénient que la paille reste debout sur le champ, car cette moissonneuse-batteuse ne fait qu’enlever les épis au moyen d’un peigne. Pour ramasser cette paille dont on a grand besoin, il faut donc encore un travail supplémentaire. Nous ne croyons pas, ajoute M. Ryf, que cette moissonneuse-batteuse puisse faire la moisson et le battage aussi avantageusement que l’espigadora et la batteuse à vapeur ; c’est aussi l’opinion M. Vagnon, qui a fait chez lui des expériences prolongées avec l’Australienne. - Nous prédisons grand avenir aux lieuses transformées en espigadoras. L’espigadora ordinaire est un peu trop encombrante dans les petites exploitations et les terrains tourmentés ; c’est la machine des grandes exploitations en terrain peu accidenté. La lieuse transformée en espigadora répond donc là une idée juste. »

Ajoutons, en terminant, que la machine dont il s’agit est une moissonneuse-lieuse dans laquelle on retire la table du lieur pour placer un élévateur à toiles déversant la récolte coupée dans une voiture, cette dernière se déplaçant dans le champ, à côté de la moissonneuse.

A. DUBOIS

Source : A. Dubois , «Notes sur l’agriculture algérienne», 
Journal d'agriculture pratique, 1905, vol. 1, p. 794.

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