Les hangars dont il s’agit sont construits par M. A. Michelin, ingénieur civil, ancien élève de l’École centrale et de l’École des beaux-arts (115, rue de Bagnolet, à Paris). Ils sont entièrement en fer avec couverture en tôle d’acier ondulée et galvanisée de 6 dixièmes de millimètre d’épaisseur. Ils reviennent tout montés et peints à une couche de minium à raison de 13 F le mètre superficiel couvert horizontalement, les mesures étant prises à l’extrémité des tôles de couverture qui débordent toujours de 0,4 m sur l’axe des poteaux et des fermes pignons. Les frais de premier établissement sont donc moins élevés que pour les moindres hangars en bois couverts en tuile, qui ne coûtent pas moins de 14 F le mètre superficiel. Ces hangars métalliques peuvent servir à abriter toutes sortes de récoltes, et leurs principaux avantages, d’après le constructeur, sont les suivants :
1° Essentiellement démontables, ils peuvent très facilement, et presque sans frais être transportés, selon les besoins d’un point sur un autre de la propriété.
2° Absolument incombustibles, leur emploi amène une diminution des primes à payer aux compagnies d’assurances.
3° Ils permettent de grouper près du corps de ferme, sous un seul et même couvert, tout ou partie de la récolte ; de la sorte, on évite l’éparpillement des meules dans les terres, on diminue les risques d’incendie, les chances de vol : la surveillance et l’entretien se trouvent grandement simplifiés.
4° Ils suppriment les frais, toujours fort coûteux, de confection et d’entretien des couvertures de ces meules.
5° Ils évitent le gaspillage des grains occasionné par les oiseaux qui, en toute saison, trouvent dans les meules isolées au milieu des terres une nourriture assurée.
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Les figures 42 et 43 représentent deux des types de hangars construits par M. Michelin ; l’un à deux versants, l’autre adossé en appentis à une construction. Ces hangars peuvent être fermés par des cloisons légères en tôle galvanisée, carreaux de plâtre, briques ou planches, selon le gré des propriétaires. Les poteaux qui supportent la charpente de la toiture reposent sur des massifs de béton. Dans les terrains secs et résistant on peut supprimer ces massifs en béton et poser la charpente en tranchée de 0,4 m de profondeur, sur de larges patins en fer reliés de ferme à ferme par une sablière posée à plat sur le fond de la tranchée régalé et damé. Le montage terminé la tranchée est comblée et 1a terre fortement pilonnée surtout autour des poteaux. Ce système supprime toute maçonnerie et rend ces charpentes facilement démontables et transportables.
A. DUBOIS
Source : A. Dubois , «Hangars métalliques démontables»,
Journal d'agriculture pratique, 1893, vol. 2, p. 446-448.