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Les maçonneries en brique

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Les rapports des deux grands côtés des briques facilitent beaucoup le croisement des joints. Tous les mortiers adhèrent bien aux briques, à la condition qu’elles soient mouillées avant d’être posées ; sinon, comme elles sont très poreuses, elles absorbent rapidement l’eau du mortier qui se trouve asséché avant que les combinaisons chimiques aient eu le temps de se produire. Il faut toujours se souvenir que, même avec un excellent mortier, la brique posée sèche ne donne jamais un solide ouvrage. Les parois confectionnées avec les briques ont des épaisseurs différentes, suivant la position relative des matériaux, et on distingue les types suivants :

a. Les cloisons en briques de chant, quelquefois appelées languettes, n’ayant que 5 à 6 centimètres d’épaisseur (fig. 60 [non reproduite ici]). Ces cloisons sont assez solides quand les briques sont posées à mortier de ciment ou de plâtre, et garnies d’un enduit sur chaque parement, mais elles ne résistent pas à des pressions locales, à des chocs, et, pour cela, il est bon de les maintenir dans des châssis ou pans, en bois ou en fer, dont les montants sont espacés d’un mètre au plus.

Pour certaines parois qui doivent laisser une circulation à l’air (magasins, séchoirs etc.), on fait des cloisons de 5 à 6 centimètres d’épaisseur à claire-voie, comme l’indique la figure 61 [non reproduite ici]. Le vide, ou écartement a, ne doit pas dépasser la moitié de la longueur l de la brique.

b. Les cloisons de 11 centimètres (encore appelées petits murs) en briques à plat, qu’indique suffisamment la figure 62 [non reproduite ici]; ces cloisons, bien plus solides que les précédentes, peuvent également se faire à claire-voie (fig. 63 [non reproduite ici]); souvent, le bas des parois de séchoirs se fait en briques à plat (fig. 63) alors qu’à partir d’une certaine hauteur, le mur moins exposé aux chocs s’établit en briques de chant (fig. 61 [non reproduite ici]) ; on se sert encore de l’appareil représenté par la fig. 63 pour les balustrades de terrasses, qu’on termine ensuite par un couronnement continu (appelé main courante), en pierres ou en briques.

c. Les murs à une brique ont pour épaisseur la longueur de la brique, soit en moyenne 22 centimètres : les briques sont mises en boutisses et en parpaings et, suivant leurs positions relatives, on peut adopter différents appareils.

Dans l’appareil anglais (fig. 64 [non reproduite ici]) une assise a est confectionnée en parpaings, alors que l’assise suivante b est faite avec des briques posées en carreaux.

Dans l’appareil flamand (fig. 65 [non reproduite ici]), chaque assise comprend successivement deux carreaux a et un parpaing b ; pour les assises consécutives, on a soin de faire tomber le parement d’un parpaing au milieu du parement d’un carreau inférieur.

Au point de vue de la solidité, ces deux appareils sont comparables, bien que les joints de l’appareil anglais soient un peu mieux croisé que ceux de l’appareil flamand.

Pour certaines parties décoratives, on emploie les joints échelonnés représentés par la figure 66 en plaçant successivement deus parpaings b et b’, et deux carreaux a et a’ ; cette construction ne présente pas la liaison et la solidité des appareils anglais ou flamand.

d. Les murs à une brique et demie, ont comme épaisseur : la largeur, plus la longueur d’une brique, plus l’épaisseur d’un joint, soit environ 33 centimètres. Ici encore on peut utiliser différents montages dont le parement rappelle les appareils anglais ou flamand.

Dans la figure 67 (appareil anglais) chaque assise comprend des briques a posées en carreaux et d’autres b posées en boutisses, on a soin, à chaque assise A, B, C de mettre alternativement les carreaux a sur une face et sur l’autre.

La figure 68, qui donne le parement de l’appareil flamand, est moins solidement lié que le précédent, à moins de disposer de place en place des briques c jouant le rôle de crans.

Dans l’appareil (fig. 69), avec joints échelonnés, on place une brique en carreau a et en arrière deux en boutisse b et b’ ; dans la même assise on a soin d’alterner les carreaux a a’ sur chaque parement.

e. Les gros murs de deux briques d’épaisseur, ayant 0,45 m environ, sont ordinairement confectionnés en donnant le parement flamand ; dans chaque assise, on pose successivement (fig. 70) deus boutisses a a’, deux carreaux c et c’ entre lesquels on met les briques de remplissage n et n’.

L’appareil anglais (fig. 71) serait un peu moins solide : l’assise A est formée de deux briques boutisses, l’assise précédente B comprenant, sur les parements, les carreaux c et c’ entre lesquels on a mis des briques n de remplissage.

f. Enfin, il y a les massifs, ayant plus de deux briques d’épaisseur et qui ne sont pas très employés dans nos constructions, où ils sont remplacés par des maçonneries de moellons avec, au besoin, un parement en briques.

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Max RINGELMANN

Source : Extrait de M. Ringelmann , «Données pratiques sur les maçonneries», 
Journal d'agriculture pratique, 1903, vol. 2, p. 505-510.

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