Nous avons déjà donné divers modèles d’ébarbeurs d’orge, celui de MM. Barret, Exall et Andrews, celui de Boby et enfin celui de Morel.
Le premier se compose d’une trémie pour recevoir l’orge et d’un cylindre garni de lames oblongues qui, pénétrant et tournant rapidement au milieu de la couche d’orge qui tombe dans ce cylindre, enlèvent la barbe et rendent le grain parfaitement nettoyé à l’orifice de sortie situé à l’autre extrémité. Une manivelle adaptée à un volant sert de moteur. Du côté opposé, une poulie engrenée sur un pignon adapté à l’axe du cylindre lui donne son mouvement de rotation. Cet appareil est vendu 131,25 F par les constructeurs qui habitent Reading, dans le Berkshire (Angleterre).
M. Th. Pilter vend 170 F l’ébarbeur de Boby (fig. 24). Il se compose d’un canal en fonte A, garni de rainures, dans lequel tourne avec une grande vitesse un arbre de fer muni de couteaux en acier B. Cet arbre est mis en mouvement par le pignon E qui engrène avec la roue D sur l’axe de laquelle on ajuste une manivelle et un volant. L’orge placée dans la trémie C s’engage dans le canal qu’elle parcourt dans toute sa longueur pour sortir à l’extrémité opposée ; elle a subi pendant ce trajet l’action des couteaux qui détachent toutes les barbes, si adhérentes qu’elles puissent être. Cet ébarbeur, monté sur un chevalet en bois F, pèse 70 kg environ ; il débite un hectolitre à l’heure.
Enfin, un mécanicien de Lens (Pas-de-Calais), mais qui n’existe plus aujourd’hui, a imaginé il y a une vingtaine d’années un ébarbeur très simple et reposant toujours sur le principe du cylindre B avec axe C garni de tiges en fer (fig. 25). Le cylindre en tôle a un diamètre de 0,2 m et une longueur de 1,4 m. Cet ébarbeur est commandé directement par la batteuse au moyen d’une simple poulie D. Il n’a aucun engrenage, les pierres peuvent y passer sans abimer ni les lames ni le cylindre. L’orge tombe en A pour ressortir ébarbée en E. A cause même de sa simplicité, il nous semble que, sur le vu d’un simple dessin, tout constructeur, tout mécanicien peut établir cet ébarbeur que M. Morel faisait payer 75 F seulement.
A. LEBLOND
Source : A. Leblond , «Les ébarbeurs d'orge»,
Journal d'agriculture pratique, 1887, vol. 2, p. 270-271.