Dans son compte rendu du nouveau matériel agricole au dernier concours général de Paris (p.547), M. Max Ringelmann signalait en quelques lignes un appareil indicateur de gelées, appelé pagoscope, qu’il a, dit-il, en observation depuis deux mois à la Station d’essais de machines où il a donné des indications reconnues conformes celles d’un thermomètre de précision à minima.
Le pagoscope de M. Bernel-Bourette [36, rue de Poitou, à Paris] comprend deux thermomètres fixés à un bâti en zinc fondu (fig. 101), dont la partie inférieure renferme un petit réservoir qu’on remplit d’eau non calcaire (eau de pluie ou mieux de l’eau qu’on fait bouillir puis qu’on laisse refroidir) ; une mèche de coton conduit par capillarité l’eau à une mousseline enveloppant la boule du thermomètre B qui se trouve à droite de la figure 101.
L’appareil se fixe contre un piquet à 60 centimètres environ au-dessus du sol ; de préférence il faut le placer au nord et à l’ombre.
Une demi-heure ou trois quarts d’heure avant le coucher du soleil, on lit le degré indiqué par le thermomètre mouillé, et on place l’extrémité de l’aiguille mobile sur le chiffre correspondant qui se trouve indiqué sur un arc de cercle tracé en haut de l’appareil.
On lit ensuite le thermomètre sec A, puis on cherche le degré indiqué sur une des lignes horizontales, qu’on suit alors jusqu’à son intersection avec l’aiguille.
Si le point d’intersection se trouve dans la partie du tableau peinte en vert (à droite de la fig. 101), il n’y a aucun danger de gelée ; s’il se trouve, au contraire, dans la zone peinte en rouge, la gelée est à craindre pour la nuit ou pour le matin suivant ; enfin le constructeur a réservé une zone peinte en jaune qui indique qu’il y a possibilité de gelée.
Cet appareil, comme on le voit, est appelé à rendre de grands services aux viticulteurs, aux maraîchers et aux horticulteurs.
E. DELIGNY
Source : E. Deligny , «Le pagoscope, appareil indicateur de gelées»,
Journal d'agriculture pratique, 1905, vol. 1, p. 580-581.
