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Essai de culture mécanique à Grignon avec le motoculteur Meyenburg

[…]

Humidité : Nos constatations ont été incomplètes à ce point de vue. Voici néanmoins quelques renseignements recueillis dans le champ d’expérience du cours d’agriculture (terres cultivées en avoine) de Grignon :

 

La détermination des volumes a été effectuée par la méthode des cadres de Dehérain.

En comparant a et b, on se rend compte du foisonnement énorme de la terre ; avant le travail, la terre en place pèse 1,759 kg au décimètre cube ; après le passage de l’instrument, 1,191 kg, il y a augmentation de volume de 47,7 %. Cette terre, fortement soulevée, s’affaisse, et en mars, avant de reprendre le sol pour les ensemencements, le volume des vides n’est plus que de 57,17 %, à peu près analogue à celui qui est constaté dans la parcelle précédemment labourée à la charrue (56,09). Cependant, il faut noter que dans le terre travaillée au motoculteur il y a 1 % d’humidité en plus. L’eau se répartit d’une manière un peu différente dans les deux cas :

 

Dans la terre mise en grosses mottes par la charrue, l’eau s’écoule au long des mottes, une partie s’évapore et l’emmagasinement tend à se faire dans la couche sous-jacente ; dans la terre travaillée au motoculteur, l’eau reste dans la partie superficielle, grâce aux vides énormes qui y ont été provoqués. Ce que les agriculteurs craignent justement par cette méthode de pulvérisation, c’est une accumulation excessive d’eau dans la partie superficielle et des difficultés pour le travail du printemps ; à Grignon, ces craintes eussent été vaines.

Nos déterminations se sont arrêtées là, mais il est vraisemblable que la circulation de l’eau s’est ensuite mal faite dans la terre granulée et non roulée.

[…]

Nous estimons donc qu’en dehors des considérations purement mécaniques, avant de porter un jugement définitif sur la possibilité d’emploi d’un appareil qui excite, à juste titre, la curiosité des agriculteurs et qui les met en face d’un problème nouveau à résoudre, relativement au travail du sol, il est utile de multiplier les observations. C’est ce que nous nous proposons de faire au cours des essais contrôlés de culture mécanique qui se déroulent en ce moment à Grignon.

L. BRÉTIGNIÈRE, professeur d’agriculture,
J. CARTIER, chef des cultures,
LÉVÊQUE, répétiteur d’agriculture

Source : L. Brétignière, J. Cartier et Lévêque , «Constatations diverses sur le travail du motoculteur de Meyenburg à Grignon en 1912»,
Journal d'agriculture pratique, 1913, vol. 2, p. 590-592.

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