Par ce temps de disette fourragère, on fera consommer au bétail beaucoup d’aliments cuits, tels que : grains, pommes de terre, topinambours, etc. Aussi croyons-nous utile de signaler à nos lecteurs le nouvel appareil à cuire à la vapeur que construit M. Beaume, 66, avenue de la Reine, à Boulogne-sur Seine.
Cet appareil (fig.21) est composé de deux parties distinctes :
1° Une chaudière en fonte A, avec vaste foyer permettant l’introduction des morceaux de bois les plus volumineux ; cette chaudière, d’un type analogue à celui vendu couramment dans le commerce sous le nom de buanderie, porte à la partie supérieure une collerette B à bords relevés qui forment sur ce point une petite auge annulaire qui doit être remplie d’eau. Le couvercle C de cette chaudière est terminé par un bord qui vient se loger dans cette auge formant ainsi un joint hydraulique empêchant la vapeur de s’échapper tant que la pression de celle-ci n’est pas supérieure à celle de la hauteur de l’eau contenue dans l’auge de la chaudière ; il n’y a donc aucun danger d’explosion, même en cas d’obstruction complète des conduites de vapeur.
2° D’un récipient D en tôle galvanisée contenant les matières à cuire, pourvu à sa base d’un faux fond métallique percé d’ouvertures spéciales permettant le passage de la vapeur, tout en empêchant les grains de passer ou d’obstruer les trous de ce faux fond.
La vapeur produite dans la chaudière est amenée sous le faux fond au moyen d’une conduite en cuivre E complètement mobile et assemblée par des joints hydrauliques. La vapeur passe à travers les ouvertures du faux fond, s’élève entre les grains ou racines contenus dans le récipient en tôle auxquels elle communique sa chaleur et opère leur cuisson en se condensant à leur contact.
La partie supérieure du bassin D est fermée par un couvercle F dont l’extrémité vient se loger dans une rigole G contenant de l’eau, formant ainsi un joint hydraulique hermétique s’opposant dans une certaine limite au passage des vapeurs ayant été employées à opérer la coction des matières. Pour faciliter la vidange des matières cuites, le récipient est supporté par un bâti en fonte H sur lequel il est porté à l’aide de deux axes doubles I placés symétriquement par rapport au centre de gravité : celui-ci est donc en équilibre à l’état de repos, mais il suffit pour le faire basculer d’une légère poussée exercée sur le fût au moyen de la poignée J. Le robinet L sert à assurer l’écoulement des eaux de condensation produite pendant la cuisson, ainsi que l’excès d’eau provenant du trempage des grains et des matières sèches en général. Ce robinet étant assez élevé permet facilement le passage d’un seau.
Le prix de cet appareil varie selon la contenance du récipient ; il est de 150 F pour 150 litres, de 170 F pour 200 litres, de 185 F pour 250 litres et de 200 F pour 300 litres. M. Beaume estime qu’on peut cuire en trois heures 250 litres de grains avec une dépense de 30 centimes de combustible. La chaudière peut servir aux besoins du ménage, tels que nettoyage des appareils de laiterie, lessive, etc. Le constructeur livre sur demande des faux fonds diviseurs, pour le cas où l’on voudrait faire cuire en même temps, sans les mélanger, plusieurs sortes de grains ou de tubercules.
A. DUBOIS
Source : A. Dubois , «Nouvel appareil pour la cuisson des aliments du bétail»,
Journal d'agriculture pratique, 1893, vol. 2, p. 161-162.