Vestiges de la Seconde Guerre mondiale

Désignation

En Août 1943, le général Erick Marcks, qui est à la tête du 84 ème corps d'armée, établit son quartier général à Saint Lô. Il réquisitionne le château des Commines situé en plein centre ville et se fait construire dans le parc de cette demeure un grand bunker de commandement à l'abri des bombardements alliés. De là, il est en charge de cinq divisions d'infanterie stationnées dans la région. Le 6 Juin 1944, deux d'entre elles vont d'ailleurs subir le premier choc du débarquement allié, à savoir les 709 ème et 91 ème divisions d'infanterie. Son état-major a donc besoin de moyens de communication en adéquation avec ce niveau de commandement. Pour se faire, un vaste abri a été construit (à une date indéterminée) non loin du susdit château des Commines, pour être plus précis sur le Champ de Mars. Cet ouvrage est une SonderKonstruktion, c'est-à-dire qu'il échappe à la standardisation commune à de nombreux blockhaus allemands réalisés tout du long du Mur de l'Atlantique. Il se compose de nombreuses salles où les personnels des services des transmissions peuvent opérer à l'abri des bombardements alliés. L'ouvrage est pourvu de deux tobrouks et d'une caponnière pour assurer la défense de ses occupants dans un périmètre immédiat. Les raids aériens qui ont ravagé Saint-Lô en Juin 1944 ont miraculeusement épargné ce gros bunker fait de béton armé. Aussi est-il toujours possible de le visiter et de constater que le temps a eu peu d'emprise sur cette solide construction. Une portes blindée de type 434 P01 est encore présente et en très bon état général de conservation (entrée de la caponnière). Après guerre, un bâtiment des PTT ( le centre d'amplification de Saint-Lô, désormais propriété de France Telecom) est construit sur le toit de du blockhaus et les nombreuses salles à l'intérieur sont aménagées pour y stocker des serveurs groupant une partie des lignes téléphoniques du département de la Manche. Une seule pièce échappe vraiment aux travaux, à savoir celle où devait se trouver le groupe électrogène alimentant ce complexe en électricité. Il est toujours opérationnel en 2020 et c'est là, non pas un changement de destination réel, mais une intéressante réutilisation d'un ouvrage de la Seconde Guerre mondiale. Il faut cependant regretter que nous n'ayons pas de plan le concernant...