| Type de site : 1 - Site de transmissions | Commune : URVILLE-NACQUEVILLE |
La base de transmissions dont il est question dans cette fiche a été implantée par les Américains à la Libération dans le village côtier de Nacqueville, à quelques kilomètres à l’ouest de Cherbourg. Elle était plus connue sous le nom de « Transatlantic cablehead ». Les archives du service des transmissions de la Normandy Base Section évoquent la création de cette base comme « l’un des accomplissements les plus significatifs » de ce corps spécialisé de l’Armée américaine. Avant de quitter les États-Unis, le 3104e bataillon des transmissions avait suivi un entraînement spécifique pour mener à bien ce projet : quelques semaines après la capture de Cherbourg, un câblier américain vint décharger à Cherbourg des équipements aussitôt transportés à Nacqueville et installés sous des tentes. Par la suite, ce navire localisa l’extrémité du câble allemand relié aux Açores, ce qui permit aux militaires américains des transmissions de le prolonger par un nouveau câble qu’ils déroulèrent jusqu’à la plage de Nacqueville. Le but poursuivi par les Américains était de relier directement le continent avec le ministère de la Guerre au Pentagone, à Washington. Ce système sous-marin offrait de nombreux avantages: il ne souffrait pas des aléas météorologiques qui pouvaient perturber les transmissions radio. De plus, il s’avérait impossible d’intercepter les messages, à moins de se connecter directement sur le câble qui gisait à de grandes profondeurs. Le premier message fut transmis le 4 décembre 1944, et, très rapidement, ce camp devint une importante plate-forme de communications pour le haut commandement américain. On compta jusqu’à 816 messages par jour transitant par Nacqueville. L’équipement du Signal Corps se montrait très performant, puisqu’un opérateur situé sur le front pouvait frapper une lettre de l’alphabet sur son clavier ; une demi seconde plus tard, la lettre était imprimée sur une machine de type téléscripteur, au Pentagone. La fiabilité de ce système amena l’état-major américain à installer le personnel du camp de Nacqueville dans des baraquements préfabriqués anglais, dressés sur les mêmes lieux. Sur une image aérienne datée du 18 juin 1945, l'on en compte déjà cinq (c'est à cette date que nous avons décidé de réaliser la géolocalisation des ouvrages déjà construits). Mais le camp va grandement s'étoffer pendant la guerre froide, cette base restant opérationnelle jusqu'en 1960. Dans le contexte de cette confrontation entre le bloc de l'Ouest et le bloc de l'Est, l’utilisation du câble sous-marin transatlantique revêtait une importance stratégique nouvelle. Les liaisons télétypes entre les États-Unis et le continent perdurant, en 1957, les Américains remplacèrent les vieux baraquements par des constructions métalliques préfabriquées. Mais, en 1960, le haut commandement américain décida de fermer cette station radio implantée sur les côtes de Normandie. Le matériel serait devenu obsolète par rapport à des techniques de transmissions plus modernes, la maintenance de l’ensemble de l’installation s’avérant de surcroît très coûteuse. C’est, en tout cas, l’explication qui a été donnée à l’époque, bien qu’on ne puisse s’empêcher de constater que cette fermeture s’est réalisée dans le même temps que celle des autres bases de l’Armée américaine, bien que ces bases, à l’origine, fussent implantées sur le sol français dans le cadre de l’O.T.A.N. ( Organisation du Traité de l’Atlantique Nord ). Grâce à une photo aérienne de 1958, il est possible de dénombrer au moins quatorze baraquements sur ce site, sans compter des petits bâtiments secondaires. Aujourd’hui, il ne reste aucun vestige de ce camp dont les baraquements ont été détruits pour laisser la place à des habitations civiles. Tout au plus peut-on apercevoir sur la grève un tronçon du fameux câble qui, suite à une forte tempête, a fait sa réapparition en 1996. Il est toujours surprenant de penser que, par le passé, la petite commune de Nacqueville, via les Açores, était reliée à la toute puissante Amérique, et que, pendant de longues années, des messages à tout jamais secrets, peut-être lourds de conséquences, ont transité par la base des transmissions qui y était implantée. Quelques habitants d’Urville-Nacqueville se souviennent encore du camp américain et des soldats qui y étaient affectés. Quelques civils y ont d’ailleurs travaillé un temps dans l'après-guerre. Sources : NARA, RG 498/290/57/15/02, Entry UD 578, box 181. History of Signal Section in Normandy base Section.
Le site est localisé sur le territoire de la commune d'Urville-Nacqueville. Un relevé topographique de ce site a été réalisé par la DRAC sur photo aérienne en décembre 2021. La commune a été contactée pour savoir si des ouvrages seraient toujours présents sur site. Aucune protection de ce site n'a été mise en place à la date de la réalisation de cette fiche.
| Type de site : 1 - Site de transmissions |
| Descripteur : Abri pour transmissions |
Baraquement en bois d'origine anglaise. Il est impossible de dire si, d'octobre 1944 la fin de la guerre, celui-ci abritait des matériels de transmission ou le personnel de cette base.
| Type de site : 1 - Site de transmissions |
| Descripteur : Abri pour transmissions |
Baraquement en bois d'origine anglaise. Il est impossible de dire si, d'octobre 1944 la fin de la guerre, celui-ci abritait des matériels de transmission ou le personnel de cette base.
| Type de site : 1 - Site de transmissions |
| Descripteur : Abri pour transmissions |
Baraquement en bois d'origine anglaise. Il est impossible de dire si, d'octobre 1944 la fin de la guerre, celui-ci abritait des matériels de transmission ou le personnel de cette base.
| Type de site : 1 - Site de transmissions |
| Descripteur : Abri pour transmissions |
Baraquement en bois d'origine anglaise. Il est impossible de dire si, d'octobre 1944 la fin de la guerre, celui-ci abritait des matériels de transmission ou le personnel de cette base.
| Type de site : 1 - Site de transmissions |
| Descripteur : Abri pour transmissions |
Baraquement en bois d'origine anglaise. Il est impossible de dire si, d'octobre 1944 la fin de la guerre, celui-ci abritait des matériels de transmission ou le personnel de cette base.