| Nom du site : Bar du 6 juin |
| Type de site : 4 - Site commémoratif | Commune : |
L’immeuble du 36, place de l’église, à Sainte-Marie-du-Mont est une maison de ville fin XIXe siècle relativement banale du point de vue architectural. Ce qui en fait sa valeur, c’est son inscription dans l’histoire de la ville et de la région : cette maison a été occupée successivement par l’armée allemande, pendant l’Occupation et par les soldats alliés, à la Libération. Dès juin 1940, la ville de Sainte-Marie-du-Mont, située à l’arrière du mur de l’Atlantique, est occupée par les forces de la Wehrmacht. Entre autres bâtiments, l’hospice de Monvérand, sis au 36, place de l’église, est réquisitionné. La fonction du lieu – a priori un bureau de garnison – n’est pas exactement connue. Il est difficile également de savoir avec certitude quelles unités ont occupé les lieux. La seule certitude concerne l’unité en place à la veille du jour J, la première compagnie, dirigée par l’Oberleutnant Glüba, du 919e régiment de grenadiers, commandé par le lieutenant-colonel Gunther Keil. La maison de la place de l’église, spacieuse, est idéalement située au cœur du bourg. Depuis le perron, on aperçoit le clocher de l’église et on peut communiquer avec les soldats qui y tiennent un poste d’observation. La commune de Sainte-Marie-du-Mont est sur le territoire de la «dropzone C» où les parachutistes américains de la 101e division aéroportée du général Maxwell D. Taylor atterrissent dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, avec pour mission de contrôler les chaussées pour l’avance des troupes américaines qui arriveront par la mer au matin. Dès le 6 juin, Sainte-Marie-du-Mont est libérée. De cette date jusqu’en novembre 1944, l’ex-bureau de garnison sert de QG aux Alliés. Sous les combles, des graffiti subsistent, attestant de leur passage. La maison a donc été occupée successivement par les soldats de la Wehrmacht et par les soldats Alliés, et sans que ces derniers ne détruisent les fresques qui avaient été peintes au rez-de-chaussée par les premiers. L'ensemble du bâtiment a été racheté par une fondation à des fins mémorielles et des travaux importants de restauration y ont été réalisés juste après sa protection MH en 2017. L'étude en a été faite par Lyne Penet. Deux salles du rez-de-chaussée, l’une ayant peut-être servi de bureau, l’autre de salle de repos sont décorées de peintures murales non signées réalisées entre 1940 et 1944. Elles sont en bon état, ayant été cachées sous une tapisserie dans l’après-guerre (à une date qui nous est inconnue) et redécouvertes seulement dans les années 1970-1980. OG_1 : Représentation graphique d'un serveur, probablement du village. Celui-ci porte un plateau sur lequel se trouve une bouteille de vin et un verre. OG_2 : Quatre officiers allemands représentés sous le mot Erinnerungen en lettres gothiques. La mémoire locale voudrait que l'Oberleutenant Glüba ait organisé une fête d'anniversaire. Il aurait invité plusieurs officiers à l'événement dont certains auraient été tristement célèbres dans la région, ce qui explique pourquoi l'homme de gauche ait vu son visage griffonné après la Libération. La mention du 26 octobre 1942 sur le livre donne une indication de datation de cette peinture. Les hypothèses sont nombreuses quant à l’identité des personnages représentés, mais aucun indice ne permet de trancher avec certitude. OG_3 : Représentation graphique d'une scène de camaraderie. On y voit des soldats allemands jouant du piano, du violon et de l'accordéon, une chope de bière en train de boire et de danser. OG_4 : Représentation de trois soldats joviaux à droite, portant une chope de bière (inscription gothique en dessous : "drei Musketiere" ; sur le même mur à gauche de la porte ; au-dessus de la porte, « Wie eisnt Lili Marleen » : comme autrefois, Lili Marleen... La dernière peinture de cette pièce est inspiré de la célèbre chanson qui fut beaucoup diffusée sur Radio Belgrade, dont la mission était de renforcer le moral des troupes allemandes. La radio militaire de Belgrade fit de Lili Marleen l'indicatif de son émission de messages "Wir grüßen unsere Hörer" – "Nous saluons nos auditeurs", qui se terminait tous les soirs avec la chanson « Lili Marleen ». La propagande s’empara d’un tel succès. La peinture reprend toute l’iconographie du « mythe » : un soldat allemand, qui embrasse devant la caserne, au pied d’un réverbère, une jeune femme dont il doit se séparer. Leur sont associés deux Cupidons. OG_5 : Maxime en lettres gothiques tirée du Code du soldat allemand de 1934, qui rappelle les valeurs qui doivent caractériser le soldat allemand : « Charakter und Leistung bestimmen der Weg des Soldaten » : le caractère et la puissance déterminent le chemin du soldat. OG_6 : « Wacht am Kanal » : garde sur la Manche. Cette scène, intitulée « garde sur la Manche », représente un soldat en armes, avec grenade, cartouchière, jumelles, en position de guet sur la côte. Le soldat se tient sur la côte normande, quelque part entre Sainte-Marie-du-Mont et Quinéville, puisqu’à l’horizon se dessine l’île du Large de l’archipel des îles Saint-Marcouf, reconnaissable à ses fortifications. L’image est représentative de l’absorption et de la réappropriation par les soldats de l’iconographie de propagande qui circule. Elle reprend le thème classique, diffusé massivement par l’affiche, de la sentinelle sur le rempart de la Forteresse Europe qui « veille sur la Manche ». En effet, sur les graffiti du mur de l’Atlantique, un seul ennemi est sans cesse mentionné : l’Angleterre. La scène et son titre sont notamment inspirés du journal intitulé lui-même Wacht am Kanal, journal distribué régionalement et destiné à être lu par les soldats tenant les côtes de la Manche. OG_7 : enfant déguisé en soldat dans un pot.




| Nom du site : Bar du 6 juin |
| Type de site : 4 - Zone de production graphique |
| Descripteur : Oeuvre graphique non technique |
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