Vestiges de la Seconde Guerre mondiale

Nom du site : Port artificiel d'Arromanches - Mulberry B
Type de site : 1 - Infrastructure maritime et fluviale
Commune :

Désignation

Suite au désastreux débarquement britannique effectué à Dieppe le 19 août 1942 (opération Jubilee), les stratèges alliés abandonnent tout projet de prendre un port en eau profonde par une attaque venant de la mer, cela à l’occasion de leur futur opération amphibie de grande style qui devrait avoir lieu sur les côtes françaises. A l’été 1942, les plans de l’opération Neptune sont loin d’être encore finalisés. Quoi qu’il en soit, l’on prête à Churchill lui-même l’idée de la réalisation de deux ports artificiels sous le nom de code « Mulberry ». L’un de ces ports sera destiné aux Américains quand l’autre sera construit par le Génie britannique et pour ravitailler le corps expéditionnaire anglo-canadien. L’élaboration de ce projet ambitieux est confié à Lord Mounbatten, mais ce sont des dizaines d’ingénieurs qui vont dessiner les structures de ces deux ports préfabriqués en Angleterre et en Écosse au fil des mois par quelque 40 000 ouvriers. Ce défi humain et technologique se révèle être une des plus grandes réalisations entreprises par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit tout de d’abord de construire des caissons en béton de 1500 à 6000 tonnes (caissons Phoenix) qui seront coulés pour former un brise-lames. Il revient par ailleurs d’imaginer des quais de déchargement et des ponts flottants métalliques (véritable chaussée flottante) qui permettront d’utiliser ces infrastructures portuaires en continu, à marée haute comme à marée basse. Tous ces éléments devront être acheminés par des remorqueurs des côtes anglaises à celles de Normandie, via la mer de la Manche, en l’espace de quelques jours immédiatement après le début de l’Invasion. Le défi est presque réussi puisque du 7 juin au 19 juin 1944, les deux ports artificiels sont en passe d’être complètement assemblés, devant le petit port de pêche d’Arromanches pour les britanniques, entre Saint-Laurent-sur-Mer et Vierville-sur-Mer pour les Américains. Cependant, une terrible tempête frappe les côtes de la Manche entre le 19 et le 21 juin 1944. Cette catastrophe vient contrarier les plans de la logistique alliée : le Mulberry A (pour Américains) est presque totalement détruit et finalement abandonné. Le Mulberry B, celui construit par le Génie britannique, se montre plus résistant et pourra être reconstruit. Il restera en service jusqu’en novembre 1944. Il est dit qu’au pic de son utilisation, c'est-à-dire à la fin juillet 1944, entre 15 000 et 20 000 tonnes de matériels seront déchargés quotidiennement à Arromanches. Après la fin de la guerre, le port artificiel d’Arromanches surnommé Port Winston sera en grande partie démantelé. Les infrastructures métalliques (quais et routes flottantes) disparaîtront rapidement et les épaves des vieux navires coulés là pour consolider la digue seront ferraillées à leur tour. Près de 80 ans après sa construction, seuls les fameux caissons Phoenix sont encore visibles ainsi que quelques vestiges épars encore présents sur la plage. Ces caissons n’ont pas tous résisté au temps et aux éléments, loin 'en faut ; il en resterait une quarantaine. Ajoutons qu’à plus ou moins long terme leur disparition apparaît irrémédiable. Pour plus de renseignements, voir « Le dictionnaire du Débarquement », sous la direction de Claude Quétel, Editions Ouest-France, 2011, 725 pages, (P.553-555).

Présentation

Nom codifié d'origine : Mulberry B

Armement : armées de terre alliées

Nombre d'élément du site : 0

Nombre d'éléments visible du site : 0

Approche patrimoniale

Intérêt exceptionnel : oui

Protection au titre des Monument Historique : non

Communication des données : oui

Communication des données : oui

ZPPA : non

Période de construction : 6 juin – 15 novembre 1944 (fermeture du port d'Arromanches)

Propriétaire : public

Suivi

Auteur : Stéphane Lamache

Date de rédaction : 16/04/2024

Date du relevé topographique : 16/04/2024