Vestiges de la Seconde Guerre mondiale

RANVILLE-14530_S001

Type de site : 1 - Infrastructure de transports terrestres
Commune :

Désignation

Ce site correspond aux culées d’un pont Bailey déployé au-dessus de l’Orne a Ranville. Elles ont été identifiées lors de prospections archéologiques en 2013, à marée basse. Ces ponts portent le nom de son inventeur, l’ingénieur civil Sir Donald Bailey. Il rejoint en 1928 l’Experimental Bridging Establishment où il devient le seul ingénieur spécialiste en pont. L’EBE est sollicité dès les années 40 pour proposer un pont universel qui doit être facile à monter et à démonter sans l’aide d’engins spéciaux, d’une conception ultra-simplifiée et d’une grande adaptabilité que ce soit en longueur et en charge. Donald Bailey imagine un pont modulaire avec une base résidant dans des panneaux d’acier en diamant de 1,5m par 3m de près de 285 kg. Ces panneaux peuvent être portés par 6 soldats, ce qui permettait de les assembler rapidement entre eux grâce à de simples boulons et broches de panneaux. Pour ce qui est du montage, le pont est assemblé sur des rouleaux ordinaires et à balancier afin de faire glisser les panneaux par-dessus l’obstacle à franchir. Jusqu’à trois rangées de panneaux peuvent être installés, que ça soit sur un ou plusieurs niveaux, afin de s’adapter aux charges et à la longueur demandée. Le projet est officiellement validé par le War Office le 1er mai 1941, après qu’un pont de 21 mètres ait été assemblé avec succès en à peine 36 minutes. Entre 1942 et 1945, c’est près de 700 000 panneaux qui seront construits. D’après l’historien Philippe Bauduin, près de 10 000 ponts auraient été construits pendant la période allant du Débarquement à la fin de la guerre. Ils seront déployés sur plusieurs théâtres d’opérations, dont l'Afrique du nord, l’Italie ou encore l’Europe occidentale. Pourtant ces ponts se font rares aujourd’hui, la grande majorité de ces ponts ayant été détruits et remplacés par des ponts plus solides. Il s’agit ici des vestiges d’un pont Bailey York II, un pont assez particulier puisqu’il est assemblé au-dessus d’un cours d’eau. Il fait donc appel à des barques qui seront stabilisées via des câbles métalliques en guise de support pour le déploiement du pont. Il aurait été déployé entre le 17 et le 18 juillet 1944, dans le cadre des préparatifs de l’opération Goodwood qui visait la libération de Caen en passant par l’est, le front sur le nord étant bloqué. Il était long de 97 mètres, se présentant sous la forme d’un pont double-simple avec ses trottoirs. Il est intéressant de souligner que la totalité du pont n’est pas sur barque. Ainsi, afin de stabiliser la partie de la structure “dans le vide”, il était nécessaire de prévoir une base solide pour accueillir le pont. Celle-ci se matérialise dans les culées, encore observable aujourd’hui. Ces pieux, enfoncés verticalement dans la vase, permettaient de solidifier les berges sur lesquelles était érigé le pont. Cela révèle la grande ingéniosité et la remarquable polyvalence de ces passerelles

Photographie(s)

Présentation

Armement : armées de terre alliées

Nombre d'élément du site : 0

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Approche patrimoniale

Intérêt exceptionnel : non

Protection au titre des Monument Historique : non

Communication des données : oui

ZPPA : non

Période de construction : 6 juin – 15 novembre 1944 (fermeture du port d'Arromanches)

Propriétaire : public

Suivi

Auteur : Louise Aymard

Date de rédaction : 09/07/2024

Auteur de la mise à jour : Thomas Lefebvre